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You had your best-laid plans and then COVID-19 came along and hammered the entire economy. But you’ve got this – if you have the right information. Join Rob Carrick and Roma Luciw on Stress Test, a podcast guiding you through one of the biggest challenges your finances will ever face.

ROMA : Aidez-vous vos parents financièrement? Pour payer l’épicerie, des factures mensuelles ou même pour financer leur retraite?

ROB : Vous n’êtes pas seul. Nous avons plutôt l’habitude de la situation inverse, les parents qui aident leurs enfants adultes. Mais aujourd’hui, nous parlons des membres de la génération Z et de la génération du millénaire qui inversent le scénario et aident leur famille financièrement.

[THÈME MUSICAL ET FONDU ENCHAÎNÉ]

ROMA : Bienvenue à Test de résistance, une baladodiffusion sur les finances personnelles pour les membres de la génération Z et les milléniaux. Je m’appelle Roma Luciw, je suis rédactrice en chef de la rubrique des finances personnelles du Globe and Mail.

ROB : Et je suis Rob Carrick, chroniqueur en finances personnelles au Globe and Mail.

ROMA : Alors, Rob, nous avons tous entendu parler de la « banque de papa et maman ». C’est une image qui fait référence aux parents qui aident leurs enfants adultes bien après leurs études, jusque dans la vingtaine ou même la trentaine. Mais nous entendons moins parler de la situation inverse. Celle des jeunes adultes qui aident leurs parents. Il n’y a pas beaucoup de données sur ce sujet et ce n’est pas un phénomène très répandu. Mais pour les jeunes adultes qui vivent une telle situation, c’est une obligation financière parmi d’autres. Dans quelles circonstances cela se produit-il, à votre avis?

ROB : En fait, deux anecdotes différentes m’ont fait découvrir cette situation. Pour la première, je rentrais du travail en bus, et un lecteur du Globe and Mail dans la vingtaine m’a reconnu et m’a abordé. Nous avons commencé à parler et il m’a raconté que sa femme et lui allaient devoir s’occuper de la retraite de la mère et du père de celle-ci. C’était comme cela que les choses se passaient. Et il était un peu... Je pense qu’il venait juste d’apprendre qu’il allait être confronté à cette situation. Il était en train d’essayer de se faire à cette idée et il recherchait un peu de soutien. J’ai trouvé que c’était une situation particulière. Environ un an plus tard, j’ai reçu un courriel d’un autre lecteur : « Je suis inquiet pour la retraite de mes parents. Je ne sais pas s’ils auront assez d’argent, et je commence à me demander si je ne vais pas devoir contribuer. Comment me suggérez-vous de procéder? » J’en ai conclu qu’il y a un enjeu de finances personnelles dont on ne parle pas beaucoup, mais qui est important : les jeunes adultes qui vont devoir aider leurs parents. Cela peut être pour les dépenses de base, mais aussi pour compléter leur revenu de retraite. Il pourrait s’agir d’une aide stratégique, à certains moments précis, mais c’est un aspect très peu connu, encore inexploré, des finances personnelles.

ROMA : Ce que j’ai entendu dire par certains de nos lecteurs et au cours de mes années de couverture des finances personnelles, c’est que des événements comme un divorce tardif, une maladie inattendue ou une perte d’emploi peuvent provoquer des problèmes financiers et placer le parent dans une situation financièrement délicate. C’est à ce moment que l’enfant doit intervenir. Mais ce n’est pas toujours le cas. Nous savons aussi que dans certaines familles issues de l’immigration, dans certaines cultures, ce genre d’aide est considéré comme tout à fait normal.

ROB : Je pense que la pandémie va augmenter le nombre de familles dans lesquelles un événement inattendu exigera, par exemple, que les plus jeunes membres de la famille mettent l’épaule à la roue. Cela peut être une maladie ou une retraite anticipée forcée. La pandémie provoque beaucoup de bouleversements économiques. En ce moment même, le variant Omicron s’impose au Canada et cause une nouvelle vague de fermetures ou de mises en pause d’entreprises. Selon moi, cela ne fera qu’aggraver les bouleversements économiques. Et certains plans qui avaient été faits pour assurer une retraite confortable pourraient être mis en péril. Et des enfants devront faire leur part, d’une manière ou d’une autre, pour aider leurs parents.

ROMA : Exactement. Bien sûr, tout dépend de la situation financière des enfants adultes? S’ils gagnent bien leur vie, s’ils ont une carrière établie, c’est moins difficile. Mais il est aussi possible qu’ils aient des problèmes financiers, par exemple s’ils ont perdu leur emploi, s’ils ont été mis en difficulté par la pandémie ou tout simplement s’ils sont dans la même situation que beaucoup de jeunes Canadiens, c’est-à-dire qu’ils essaient de lancer leur carrière, de rembourser leurs dettes d’études, d’économiser pour avoir une mise de fonds pour acheter une maison ou de faire face à une autre obligation financière qui aura forcément une incidence sur leurs finances.

ROB : Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous nous entretenons avec une jeune femme de la génération du millénaire qui aide financièrement sa famille depuis qu’elle a terminé l’université. Nous y venons tout de suite après.

[TRANSITION MUSICALE]

ROB : Quand il s’est agi d’aider financièrement ses parents à payer certaines dépenses de la famille, notre invitée n’a pas hésité.

BANIN : Bonjour, je m’appelle Banin. J’ai 27 ans et je vis à Stoney Creek, en Ontario.

ROB : Banin et sa famille ont quitté l’Afghanistan en 1993 pour demander le statut de réfugié en Inde. Ils ont immigré au Canada en 2001. En Afghanistan, son père travaillait pour le ministère des Finances et sa mère était enseignante.

Après s’être installés à Stoney Creek, petite ville des environs de Hamilton, en Ontario, les parents de Banin n’ont pas ménagé leurs efforts pour assurer la sécurité financière de leurs enfants. Son père est devenu boucher et sa mère a travaillé au Dollarama.

BANIN : Mes parents ne nous ont jamais fait sentir que nous ne pouvions pas nous permettre quoi que ce soit financièrement. Quand nous sommes arrivés au Canada, mon père a pris deux emplois. Il travaillait 16 heures par jour, passant d’un emploi à l’autre, pour subvenir aux besoins de notre famille. Au début, ma mère ne travaillait pas. Après cinq ou six ans je crois, elle a commencé à travailler elle aussi. En fait, nos parents nous disaient : « Vous n’avez pas besoin de travailler. Ne vous inquiétez pas pour l’argent. Si vous avez besoin de quelque chose, dites-le-nous. » Leur but était de s’assurer que nous terminions tous nos études. Que nous ayons une éducation. Évidemment, nous ne comprenions pas vraiment. Nous n’étions pas au courant de notre situation financière, celle-ci nous était complètement dissimulée.

ROB : Banin a deux frères et une sœur plus âgés. Tous ont travaillé à temps partiel quand ils étaient au collège pour se faire de l’argent de poche. Après l’université, les frères et la sœur ont commencé à contribuer financièrement aux dépenses de leurs parents et de la famille, tout en remboursant leurs prêts d’études.

BANIN : Une fois que ma sœur a obtenu son diplôme, elle a commencé à participer elle aussi. À ce moment, je travaillais dans le cadre du programme coopératif de mon université, et j’étais plutôt bien payée. J’ai donc décidé de faire ma part moi aussi, avec cette paie. Puis, j’ai repris mes études, et je me suis dit que je ne pouvais pas annoncer à mes parents que j’allais cesser de les aider. Donc, même pendant mes études, alors que je ne gagnais que peu d’argent car je ne travaillais qu’à temps partiel, j’ai continué à participer, jusqu’à ce que je décroche mon diplôme.

ROB : En 2012, la famille de Banin a acheté une maison. Cette même année malheureusement, le père de Banin a dû arrêter de travailler à cause de problèmes de santé.

BANIN : Au moment où nous avons décidé d’acheter une maison, mon père est tombé malade, surtout parce qu’il travaillait 16 heures par jour, sept jours sur sept. Il a trop sollicité son corps et ses problèmes cardiaques et rénaux se sont aggravés. Tous ses problèmes de santé se sont aggravés, en fait. Il n’était tout simplement plus en mesure de travailler.

ROB : Son père ne pouvant plus travailler, Banin et ses frères et sœurs ont dû assumer la responsabilité financière des paiements hypothécaires. Elle n’a eu aucune hésitation à prendre le relais.

BANIN : Nos parents ont toujours tout payé pour nous. J’ai eu un appareil dentaire. Ma sœur a eu un appareil dentaire. Mon frère a eu un appareil dentaire. C’est mon père qui a pris en charge toutes ces dépenses. Donc, quand cela a été notre tour d’intervenir pour aider à payer la maison, je n’allais certainement pas remettre cela en question. Ce n’était pas le moment de s’énerver. Grâce à mon père et à nos études, nous avions des revenus confortables. Le moment était venu de redonner à notre famille.

ROB : Certains des amis de Banin sont dans la même situation. Ils aident aussi leurs familles à payer les factures et les dépenses.

BANIN : J’ai un ami, dont le père est tombé malade, qui a dû prendre à sa charge toutes les dépenses de la famille, parce que son père était le seul pourvoyeur de la famille. Il s’est donc acquitté de cette responsabilité, et il le fait encore aujourd’hui.

ROB : Lorsque Banin travaillait dans le cadre de son programme coopératif à l’université, le quart de son salaire mensuel lui servait à aider ses parents. Aujourd’hui, son revenu est plus élevé, et elle contribue toujours dans la même proportion de son chèque de paie.

BANIN : Mon frère aîné est marié et ne vit plus avec nous, mais il verse encore un petit montant pour l’hypothèque. Ma sœur et moi, et notre autre frère qui vit encore à la maison, nous couvrons la quasi-totalité du prêt hypothécaire, avec ma mère. Et puis mon frère prend les services publics à sa charge. L’électricité, tout le reste. Et ma sœur et moi payons nos factures de téléphone et d’Internet.

ROB : Quand Banin a décroché son diplôme universitaire, elle avait 50 000 $ de dettes d’études, dettes qu’elle continue à rembourser. À l’heure actuelle, elle réussit à mettre de l’argent de côté, mais pas aussi vite qu’elle le voudrait.

BANIN : J’ai l’impression de ne pas avoir les mêmes facilités pour épargner que les autres jeunes de mon âge. J’ai des amis, des immigrants eux aussi, dont les parents ont payé le mariage et ont remboursé les dettes d’études le jour de la remise de leur diplôme. Comme par enchantement, un chèque, et voilà, les études étaient payées. Ces gens ont déjà beaucoup d’avance sur moi. Je vis donc un peu de ressentiment, à l’intérieur de moi, en voyant que je n’ai jamais pu conserver la totalité de mes revenus pour moi. Aujourd’hui, mon revenu sert toujours à aider mes parents, parce que je vis encore à la maison, mais je n’ai pas l’impression de ne faire qu’aider mes parents. Je vis encore ici, alors c’est comme si je payais pour vivre dans cette maison.

ROB : En comparaison, le partenaire de Banin, qui gagne à peu près autant qu’elle, a pu économiser pour avoir une mise de fonds, et il s’est acheté une maison.

BANIN : Il a pu le faire parce que ses parents ne lui ont pas demandé de prendre à sa charge une grande partie des dépenses de la maison. Pour lui, aider ses parents, cela signifiait leur donner un petit coup de pouce supplémentaire. Ils ne lui ont pas dit qu’ils avaient besoin de son revenu. Bien sûr, je sais que ce n’est pas mon cas, même en ce moment. J’ai l’intention de me marier. Et même si je quitte la maison, quand je déménagerai, je vais probablement encore avoir à payer pour la maison de mes parents, parce que je sais que mon revenu a un effet direct sur leur qualité de vie dans cette maison.

ROB : Mais que pense le partenaire de Banin du fait qu’elle aide financièrement ses parents?

BANIN : Quand nous avons parlé des dépenses, je lui ai dit très clairement que ce serait l’une de nos dépenses, et qu’elle ne disparaîtrait pas. Il est très compréhensif. Il m’a dit la même chose. « Si mes parents avaient besoin de quelque chose financièrement, je m’attendrais à ce que tu sois aussi compréhensive pour eux. » En fait, puisque nous avons tous les deux des parents immigrants, il est possible, quand nous déciderons de nous marier, voire dans quatre ou cinq ans, que tous nos parents soient à la retraite et que plus aucun d’eux ne travaille. Il est possible qu’ils ne soient pas financièrement indépendants, et nous aurons la responsabilité de les aider. Alors, oui, c’est bien que nous soyons sur la même longueur d’onde à ce sujet.

ROB : Et comment Banin vit-elle le fait de devoir aider ses parents financièrement?

BANIN : Je dirais qu’à ce stade de ma vie, c’est une chose dont je suis fière. Je suis fière de pouvoir aider mes parents. J’ai la chance d’avoir un revenu assez confortable. Il est tout à fait naturel de les aider, car ils ont quitté des emplois sûrs et bien payés dans leur pays d’origine, et ils ont dû travailler au salaire minimum en arrivant au Canada. Ils sont venus ici et ils ont travaillé pour que nous puissions faire des études et avoir de bons emplois. S’ils ne nous avaient pas poussés à faire de bonnes études, je ne pense pas que je serais en mesure d’avoir le salaire ou le poste que j’occupe. Donc non, le fait que je leur verse un peu d’argent ne me cause pas vraiment de stress. Enfin, cela a peut-être été le cas par moment. Quand j’ai obtenu mon diplôme, je voyais toutes les dettes que j’avais accumulées et je constatais que je n’avais pas encore réussi à mettre d’argent de côté. Ce n’était pas facile. Mais maintenant, je me dis que cela ne m’empêche pas de mener une vie agréable. Bien sûr, si je n’avais pas à aider mes parents, je serais dans une position différente et je serais probablement capable de vivre seule maintenant. Vous comprenez?

[TRANSITION MUSICALE]

ROMA : Après la pause, nous discuterons avec une planificatrice financière de ce qu’elle observe, dans sa pratique, lorsqu’il s’agit d’enfants adultes qui aident financièrement leurs parents.

[PAUSE PUBLICITAIRE]

ROMA : Beaucoup de choses peuvent perturber les finances d’une personne : une maladie, une perte d’emploi, un divorce ou une autre urgence. Dans certaines familles, les enfants membres de la génération Z ou de la génération du millénaire sont appelés à prendre le relais et à contribuer financièrement pour maintenir leurs parents à flot. J’ai discuté avec Natasha Knox, de chez Alaphia Financial Wellness, pour savoir dans quelles circonstances elle a constaté, dans sa pratique, que des enfants aident financièrement leurs parents, et comment cela influe sur la planification des jeunes adultes de sa clientèle. Voici une partie de notre conversation.

ROMA : Durant la deuxième saison de notre baladodiffusion, nous avons vu que de plus en plus de parents aident leurs enfants adultes financièrement, pendant la vingtaine et même pendant la trentaine. Et pas seulement pour qu’ils aient la mise de fonds qui leur permettra d’acheter une maison, ce qui est très important dans la région de Vancouver où vous vous trouvez, ainsi qu’à Toronto, où je vis. Ils les aident aussi pour leurs factures courantes, comme le téléphone portable, l’épicerie, des choses comme ça. Aujourd’hui, nous allons donc plutôt parler de la situation inverse. Ce que nous voyons et ce que nous entendons au sujet des enfants qui aident financièrement leurs parents. Il n’y a pas tellement de données officielles sur ce sujet, mais nous savons que cela arrive, au moins dans certains cas. L’avez-vous observé chez certains de vos clients?

NATASHA : Oh, je le vois assez souvent chez mes clients, mais cela semble différent dans chaque famille. Par exemple, si les parents reçoivent une grosse facture annuelle, ou ont une dépense importante pour laquelle ils ont besoin d’aide, quelque chose d’inattendu, les enfants peuvent leur donner un coup de main. Cela peut aussi prendre la forme d’une aide mensuelle, c’est-à-dire que les enfants versent un montant à leurs parents chaque mois. Parfois, les frères et sœurs s’entendent entre eux et aident dans la mesure de leurs moyens. Parfois, c’est différent. Parfois, ils donnent un coup de main pour le côté immobilier, d’une manière ou d’une autre, par exemple en achetant la maison familiale ou en débloquant la valeur nette que leurs parents possèdent pour qu’ils aient assez d’argent pour vivre. Voilà donc certaines des formes d’aide que j’ai observées.

ROMA : Quel âge ont les jeunes adultes qui aident leurs parents? Quel est l’âge des parents, et dans quelle situation économique et financière se trouvent-ils?

NATASHA : C’est très variable là aussi. J’ai vu des clients d’une trentaine d’années aider leurs parents, mais aussi des gens qui approchent de la cinquantaine et qui songent à leur propre retraite. Et les parents sont dans ce cas très âgés, alors que lorsque les enfants sont dans la trentaine, les parents sont tout de même assez jeunes et leur situation économique n’est pas la même. Il n’y a pas que les clients qui ont des revenus très élevés qui aident leurs parents. Ceux qui aident ont même parfois des revenus modestes eux aussi. Ils pourraient faire autre chose avec leur argent, mais c’est une valeur importante pour eux de s’assurer que leurs parents sont en bonne santé et ne manquent de rien. Ils s’arrangent donc pour que cela fonctionne. J’ai aussi des clients qui peuvent se le permettre très, très facilement, parce qu’ils ont très bien réussi. Et ils sont, en plus, heureux de pouvoir le faire.

ROMA : Nous avons publié des articles sur le divorce chez les personnes âgées, qui peut souvent perturber leurs finances parce qu’ils n’ont pas devant eux les années de revenus nécessaires pour se rattraper. Or, ils comptaient sur cet argent et ces revenus pour leur retraite. Cela peut aussi être la maladie. Je me demandais si vous observez de telles situations, qui pourraient constituer des raisons pour lesquelles les parents pourraient avoir besoin de ce genre d’aide.

NATASHA : Bien sûr, il y a des jeunes dont les parents éprouvent des difficultés. Et j’ai l’impression qu’une décision a peut-être été prise, et qu’elle a des conséquences. Je vois cela moins souvent dans le cas du soutien financier. Je vois que le fait de devenir veuf ou veuve est parfois un facteur, et c’est donc souvent un seul parent qui est aidé par ses enfants. Pas toujours. Parfois, il s’agit d’une sorte d’événement cataclysmique. Par exemple, la faillite d’une entreprise ou un investissement qui a mal tourné. Ou la perte des revenus à cause d’un problème de santé ou de santé mentale. Certains de ces facteurs peuvent jouer également, et provoquer des situations difficiles.

ROMA : Que ressentent les jeunes qui aident leurs parents? Comment se sentent-ils de devoir, ou de vouloir fournir cette aide à leurs parents?

NATASHA : Je pense que dans la plupart des cas, c’est quelque chose qu’ils sont heureux de faire, quelque chose qu’ils veulent faire. Et nous envisageons donc cette responsabilité comme n’importe quel autre de leurs engagements. J’essaie d’en savoir un peu plus sur le contexte, comme le degré de dépendance... Dans quelle mesure ce revenu est-il indispensable à leurs parents? Parce que s’ils en sont dépendants, il est important d’avoir une discussion sérieuse à ce sujet, au moins pour savoir ce qui se produira s’il vous arrive quelque chose. Il faut que vos parents puissent continuer à être pris en charge, de la même manière. Une partie de mon travail consiste à m’assurer que cette aide n’est pas versée aux dépens de celui qui l’offre. Mais en général, il faut faire des compromis, et je dois par exemple montrer à mes clients ce qu’ils doivent faire pour que les choses continuent à bien se passer à l’avenir. Je n’ai encore jamais vu l’aide à des parents être mise en péril. Ce n’est pas une dépense que les gens cherchent à réduire ou à considérer comme une dépense discrétionnaire qu’ils veulent éliminer. On dirait qu’une fois qu’ils commencent à aider, ils ne s’arrêtent plus.

ROMA : D’après votre expérience, y a-t-il en général une sorte d’attente mutuelle, les parents et les enfants s’étant parlé au fil des ans et les enfants sachant qu’à un moment donné, leurs parents pourraient avoir besoin de leur aide? Ou alors, cela se produit-il de manière inopinée?

NATASHA : C’est plutôt inattendu en général. Et je vois parfois une autre situation : des clients me parlent de la possibilité qu’ils doivent aider leurs parents, parce qu’ils ne sont pas vraiment sûrs qu’il n’y ait pas eu ce genre de conversation ou de divulgation ouverte. Donc les enfants font des hypothèses sur la situation financière de leurs parents, et ils veulent s’assurer que, en cas de besoin, ils auront la marge de manœuvre pour pouvoir les aider.

ROMA : Dans certaines cultures, les enfants doivent subvenir aux besoins de leurs parents dès qu’ils commencent à travailler, et le plan de retraite des parents repose en grande partie sur cette obligation de leurs enfants. Ce n’est bien sûr pas le cas de toutes les cultures. Avez-vous rencontré cela dans votre pratique?

NATASHA : Oui. Les gens qui immigrent ici à l’âge adulte laissent parfois derrière eux des actifs, le potentiel de revenu qu’ils avaient ou le statut professionnel qu’ils détenaient. Cela peut être assez difficile pour eux de s’adapter, ne serait-ce que financièrement, car ils ne bénéficient pas des programmes de la Sécurité de la vieillesse, du Régime de pensions du Canada ou du Régime de rentes du Québec. Peut-être pourraient-ils recevoir le supplément de revenu garanti, mais c’est autre chose. C’est pourquoi, dans certains cas, il est vraiment très utile que les enfants se regroupent et aident leurs parents. Et lorsque les enfants vivent encore selon la culture du pays d’origine de leurs parents et sont pleinement en accord avec ces normes culturelles, tout le monde vit très bien la situation.

ROMA : Disons qu’un jeune adulte de la génération du millénaire vient vous voir et vous dit : « Je vais commencer à aider mes parents financièrement. » Quel genre d’astuces ou de conseils tactiques pouvez-vous lui donner pour structurer ses finances de façon optimale?

NATASHA : Voici ce que je leur dis. « Vous devez d’abord comprendre vos propres finances. Assurez-vous que vous avez fait le nécessaire pour comprendre votre flux de trésorerie, déterminer que votre fonds de prévoyance est suffisant et vous assurer que votre gestion des risques est à la hauteur. » Tous ces éléments de base doivent absolument être en place. Selon moi, il faut aussi comprendre la nature de ce soutien et le degré de dépendance des parents envers les enfants. S’agit-il d’un soutien de base dont ils ont vraiment besoin pour vivre? Ou d’un soutien destiné à rehausser leur qualité de vie? Ensuite, discutez avec vos parents de ce que vous pouvez faire pour eux.

[TRANSITION MUSICALE]

ROB : Les commentaires de Natasha et de Banin nous rappellent que de jeunes adultes aident leurs parents, dans tous les types de familles. Dans des circonstances très différentes. Il y a des familles plus aisées où l’aide peut être planifiée, et d’autres familles qui ne peuvent que réagir aux besoins. Les parents ont des besoins, les enfants ont de l’argent et ils en viennent à un arrangement. Tout cela m’amène à la conclusion de cet épisode : je pense vraiment que les familles doivent discuter de cette question. Vous, les jeunes adultes, vous devez prêter attention aux finances de vos parents et évaluer dans quelle mesure leur situation est acceptable. Ont-ils besoin d’aide dans l’immédiat? Sont-ils bien préparés pour la retraite? Quant aux parents, si vous pensez avoir besoin de l’aide de vos enfants, vous devez en parler avec eux et les aider à trouver un arrangement qui leur permettra de couvrir leurs dépenses et de vous aider en même temps.

ROMA : Merci d’avoir écouté Test de résistance. Cette émission a été produite par Amy Chyan et Zahra Khozema. Notre productrice exécutive est Kiran Rana.

Vous trouverez Test de résistance (Stress Test en anglais) sur Apple Podcasts, Google Play, Spotify ou votre application de baladodiffusion préférée.

Vous nous trouverez sur le site GlobeandMail.com, où nous abordons toutes les facettes des finances personnelles.

Merci à tous de nous avoir écoutés! Et à la semaine prochaine!

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