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You had your best-laid plans and then COVID-19 came along and hammered the entire economy. But you’ve got this – if you have the right information. Join Rob Carrick and Roma Luciw on Stress Test, a podcast guiding you through one of the biggest challenges your finances will ever face.

ROMA : Chaque jour, nous prenons des décisions financières. Hamburger végétarien ou au bœuf? Séjour à la maison ou vacances à l’étranger? Chasse à l’occasion en ligne... Ou achat de quelque chose de neuf?

ROB : Mais il n’y a pas que l’argent qui motive ces choix. Pour de plus en plus de Canadiens, les préoccupations environnementales ont une incidence tant sur les choix mineurs, comme l’alimentation, que sur les plus grands, comme le lieu de résidence.

ROMA : Bienvenue à Test de résistance, une baladodiffusion sur les finances personnelles pour les milléniaux et les membres de la génération Z. Je m’appelle Roma Luciw, je suis rédactrice en chef de la rubrique des finances personnelles du Globe and Mail.

ROB : Et je m’appelle Rob Carrick, je suis chroniqueur en finances personnelles au Globe and Mail. Aujourd’hui, nous parlons de la façon dont les décisions financières sont affectées par l’anxiété climatique, la peur d’une catastrophe environnementale imminente.

ROMA : C’est un sujet qui préoccupe particulièrement les jeunes. Certains se demandent où ils devraient vivre, pour quoi ils devraient épargner et comment ils devraient investir. D’autres se demandent s’ils doivent même prendre la peine de planifier leur avenir.

ROB : Après la pause, nous nous entretenons de ce sujet avec un planificateur financier.

ROMA : Shannon Lee Simmons est planificatrice financière agréée. Elle travaille à Toronto. Elle a un large éventail de clients, dont des jeunes de la génération du millénaire.

ROMA : Shannon, lorsque vous rencontrez vos clients pour parler planification financière, à quelle fréquence les inquiétudes concernant les changements climatiques et l’environnement font-elles surface?

SHANNON : Chaque jour. Et ce n’était pas le cas il y a cinq ans. Cela peut revenir parce que, par exemple, ils veulent acheter une maison et ne peuvent pas vraiment se le permettre, mais se disent que peut-être que dans dix ans, ce sera possible. Le commentaire sera du genre : « Très bien, mais est-ce que quelqu’un aura encore un emploi dans dix ans? Et si les changements climatiques chamboulaient tout? Qui sait s’il y aura des emplois, ou même une économie? » Lorsque je parle de conseils en matière d’investissement, je m’adresse également aux personnes qui prennent leur retraite, comme mes clients de 55 ans. Un portefeuille équilibré est-il toujours valable malgré les changements climatiques? Et si le monde s’embrase dans 20 ans, quelles seront les conséquences sur mes risques? Impossible de le savoir. J’ai l’impression qu’il s’agit d’une priorité et qu’elle s’infiltre dans les conversations quotidiennes, car une grande partie des finances personnelles consiste à faire des projections à long terme. Et l’incertitude est grande aujourd’hui.

ROMA : De quoi s’inquiètent-ils en particulier?

SHANNON : J’entends beaucoup de discussions autour du capitalisme tel que nous le connaissons, comme l’investissement dans une action ou l’achat de fonds négociés en bourse, ce genre de choses. D’ici 15 à 20 ans, cela n’existera peut-être plus. Personne ne sait comment ce sera. C’est même à se demander si investir est une bonne idée. En outre, je ne veux pas investir mon argent dans quelque chose qui ne ferait qu’aggraver le problème. Je suis tellement dégoûté d’investir mon argent dans quelque chose qui pourrait m’être bénéfique à court terme, mais qui est à l’origine du problème à long terme. Donc, il y a aussi cet aspect. Je veux que mon argent serve à quelque chose. Je veux suivre le rythme de l’inflation. Je veux faire toutes ces choses au niveau personnel. Mais je ne peux pas m’aveugler à tout ce qui se passe dans le monde. Ce type de conscience sociale est bien sûr magnifique, mais il faut aussi savoir s’y retrouver. L’avenir suscite beaucoup d’inquiétude, c’est indéniable.

ROMA : Shannon, je voudrais commencer par l’une des premières choses que vous avez dites, à savoir que les jeunes sont préoccupés par la structure du capitalisme et par ce que représente l’investissement. Ils s’adressent spécifiquement à vous pour obtenir de l’aide dans ce domaine. Comment leur répondez-vous? Quels conseils pouvez-vous donner à quelqu’un comme ça?

SHANNON : Je suis franche, je dis que je ne sais pas, c’est tout. Je n’ai pas toutes les réponses. Je n’ai pas de boule de cristal. En fait, nous travaillons ensemble. Je partage également cette anxiété. Je n’y échappe pas. Je suis aussi de la génération du millénaire. Je suis de la première vague de cette génération. Je ne sais pas toujours quoi dire. Mais l’important est de dire que mon principal problème est que je n’ai pas les réponses. Personne n’a ces réponses. En fait, que savons-nous? Il y a le passé, des prévisions, et quoi d’autre. Nous avons toujours travaillé pour un avenir incertain, car nous ne le contrôlons pas. C’est une constante de l’investissement. Nous devons donc faire de notre mieux. Ce que j’essaie de dire, c’est qu’on a toujours peur de ce qui se passera dans 20 ans. Avez-vous peur pour les cinq prochaines années? Non, pas vraiment. Nous allons donc travailler sur une échelle de temps très courte. Agissons pour les cinq prochaines années, puis nous réévaluerons ce qui est le mieux pour chacun. En vérité, personne n’a de boule de cristal pour lui indiquer ce qui va se passer. Nous vivons une période étrange.

ROMA : Shannon, quelles questions les clients qui viennent vous voir pour investir vous posent-ils, s’ils veulent investir de manière responsable pour l’environnement?

SHANNON : Je pense qu’il s’agit d’une grande conversation autour de l’investissement socialement responsable et de tout ce qui y est lié. Il existe de nombreux produits qui sont, disons, socialement responsables. Pourtant, ils contiennent des investissements dans des combustibles fossiles. Tout dépend de votre degré d’intransigeance. On peut dire qu’il y a un spectre, un large éventail de personnes qui veulent en fait voter avec leur argent, qui veulent envoyer à une institution financière un message disant : « Hé, vous avez créé ce produit socialement responsable, je vais l’acheter, point final, parce que je veux que vous sachiez qu’il y a une demande pour ce type de produit, c’est cool, c’est important. » Même si vous investissez encore dans des secteurs qui vous rebutent, il y a peut-être une solution. Vous avez encore le pouvoir, l’autonomie d’envoyer un message à l’entreprise, du genre : « Oh cool, produisons-en plus, ou approfondissons vraiment ce sujet. » Il y a de l’argent à gagner. À l’autre extrémité du spectre : je veux en sortir complètement. C’est un véritable travail en autonomie. Ou presque. Pour se retirer complètement de certaines industries, des combustibles fossiles par exemple. Je rencontre souvent des investisseurs qui cherchent d’autres façons de placer leur argent. Ils font souvent des transactions avec leur propre compte de courtage. Aucun doute. Et ils continuent à acheter. Vous savez, je pense que la façon la plus intelligente de procéder, si vous voulez agir vous-même et essayer de renoncer à certains secteurs, c’est de recourir à des FNB à base large, mais peut-être spécifiques à un ou plusieurs secteurs, de façon à pouvoir choisir ceux qui vous conviennent. Cela ne signifie pas forcément que vous sélectionnez vos propres titres. Je les ai vraiment vus exploser, avec la volatilité des marchés boursiers que nous avons connue, pour des raisons de diversification. Bon. Je pense donc que si vous décidez de quitter un secteur, ce qui me paraît aussi tout à fait judicieux, vous devez vous assurer que vous envisagez la diversification de votre portefeuille de manière globale.

ROMA : On pourrait faire un parallèle entre les changements climatiques et la pandémie, en ce sens que c’est un traumatisme collectif qui a touché tout le monde dans une certaine mesure. Pensez-vous que le fait de vivre un événement comme la pandémie, un événement récent, qui est un traumatisme collectif, a pu transformer la façon dont les gens considèrent l’argent?

SHANNON : Sans l’ombre d’un doute. J’ai l’impression que j’aurais entendu quelque chose de très différent il y a cinq ans. Aujourd’hui, pour tout le monde, y compris pour les retraités ou ceux qui sont sur le point de l’être, la prise de conscience a été très nette. Les gens ont vraiment pris conscience du fait que la vie est incroyablement imprévisible. Cela a effrayé les gens. Personne n’avait prévu cela, évidemment. Qu’est-ce qui se profile à l’horizon? Je pense que c’est l’aspect négatif de la situation qui a injecté de l’incertitude dans nos vies. Bon. Nous tenions beaucoup de choses pour acquises, au sujet des hypothèses sur ce qui allait se passer à l’avenir. Aujourd’hui, dans une grande partie du monde, nous sommes confrontés à une inflation très élevée, à des taux d’intérêt qui ont augmenté de manière brutale après plus d’une décennie de faibles taux d’intérêt. Cela perturbe vraiment les gens. Le seul côté positif de cette situation est qu’elle a rendu les gens plus prudents. Et les gens qui sont prudents se disent : bon, des événements négatifs sont possibles, comment puis-je me protéger? Par exemple, en diminuant l’effet de levier. L’endettement est en train de devenir un sujet de conversation. J’ai trop peur, je ne le ferais pas même si je le pouvais. J’ai trop peur de le faire maintenant, on ne sait jamais. Je ne veux pas en subir les conséquences plus tard. Alors que notre saine attitude à l’égard de l’argent avait été déformée pendant une dizaine d’années.

ROMA : Vous arrive-t-il que des clients viennent vous voir et gèrent ou tentent de gérer leurs peurs qui sont liées à l’anxiété climatique, entre autres soucis, en adoptant la politique de l’autruche? Quel est leur but? Parce que, de toute façon, si tout va disparaître dans une boule de feu, il est inutile de planifier. Que faire quand une telle personne est assise en face de vous?

SHANNON : Ils ne viennent pas me voir, Roma.

ROMA : Oui, c’est vrai.

SHANNON : Mais je sais qu’ils existent. Je sais qu’ils existent grâce aux communautés dont je fais partie. Vous savez, mes services sont payants, mes clients doivent me verser de l’argent. Donc, ceux qui pensent qu’il est inutile de planifier ne vont pas me payer pour planifier. Mais s’ils écoutent ceci, que penseraient-ils? Je suis bien évidemment partiale, et je pense que parfois, si vous croyez qu’il n’y a pas d’espoir, cela va se réaliser. C’est ce que je dis depuis des années. Ce n’est pas nouveau avec les changements climatiques. Je l’ai vu de mes propres yeux. Quand vous abandonnez ou que vous envisagez le pire, chacune de vos actions peut venir le confirmer. Je ne voudrais donc pas que vous preniez des décisions que vous regretterez plus tard. C’est simple. C’est pourquoi je disais souvent : « Quel est le problème? » C’est moins cher qu’une thérapie, non? Une séance, ce n’est pas cher, plusieurs séances permettent de savoir ce que la personne a à dire. Vous pouvez aussi vous dire que vous êtes vraiment décidé à ne rien faire. Peut-être est-ce la bonne chose à faire à ce moment. Il pourrait s’agir d’une seule habitude ou d’un seul changement qui permettrait de faire en sorte que tout aille bien, et que tout continue à aller bien. Comme si nous avions compris quelque chose, et que c’est merveilleux, et que c’était tout ce que nous espérions, que tout aille aussi bien sur cette ligne du temps.

ROMA : À bien des égards, un mode de vie respectueux de l’environnement peut être compatible avec un mode de vie économique. Une maison plus petite? Moins de voitures? Moins de voyages, ou des voyages moins lointains? D’une certaine manière, ces décisions peuvent donner du pouvoir à la personne qui les prend.

SHANNON : Oui, je le pense aussi. Et il y a tellement de choses à faire pour se donner les moyens d’agir... Et en dépensant, nous votons. Je pense qu’il faut utiliser son argent d’une manière qui correspond à ses valeurs, dans tous les domaines, c’est-à-dire non seulement pour les transactions courantes, mais aussi pour les grandes décisions de la vie. Comment vais-je vivre? Où? Comment et où vais-je pouvoir me déplacer? Que vais-je faire pour mes finances? Ces décisions que vous prenez avec votre argent témoignent de ce qui est important pour vous. Par exemple, si vous êtes dans une situation où vous avez peur et où vous ne savez pas quoi faire. Donc, vous avez le pouvoir de voter avec votre argent. Votre argent vous donne du pouvoir. Tout ce que nous faisons avec notre argent compte, c’est ainsi que le système fonctionne actuellement. C’est le système.

ROMA : Merci à Shannon pour toutes ces informations. Après la pause, nous entendrons un jeune homme membre de la génération du millénaire qui place ses préoccupations liées au climat au premier plan des décisions qu’il prend.

ROB : Notre invité d’aujourd’hui tient compte de l’environnement dans toutes les décisions financières qu’il prend.

DAN : Je m’appelle Dan. J’ai 36 ans et je vis dans le centre-ville de Toronto.

ROB : Son comportement est en partie dicté par sa carrière de professeur de sciences et de biologie au secondaire.

DAN : Lorsque j’ai commencé ma carrière d’enseignant, la première fois que j’ai enseigné les sciences en dixième année, une unité d’enseignement entière était consacrée à l’environnement et aux changements climatiques, et je voulais faire le meilleur travail possible pour mes élèves. Je me suis vraiment plongé dans l’information et dans les recherches existantes. Comprendre les causes, les effets et, bien sûr, les conséquences des changements climatiques. Je crois que cela a été un point de bascule pour moi. J’ai commencé à prendre conscience de la gravité du problème. Et j’ai commencé à comprendre comment chacun d’entre nous, en tant qu’individu, a un rôle à jouer, même modeste, pour atténuer les changements climatiques, s’y préparer et y réagir, et comment ces changements vont s’intensifier à l’avenir.

ROB : Il n’a pas toujours donné la priorité au climat dans ses décisions financières.

DAN : Comme beaucoup de gens, entre le milieu et la fin de la vingtaine, j’étais satisfait d’avoir un revenu fiable et régulier et de pouvoir payer mes factures et mon loyer. Cela a en quelque sorte été ma priorité pendant un moment. Mais à mesure que mes revenus devenaient plus réguliers, j’ai commencé à me concentrer sur la façon dont je dépensais cet argent. Je pense que j’ai toujours été un consommateur assez soucieux de l’environnement, mais au cours des dernières années, je crois que ce souci a pris de l’ampleur en raison de la pandémie, j’ai vraiment réfléchi à la façon dont je dépense mon argent et à l’impact que cela a sur mes finances. Au point que toutes les décisions financières que je prends sont, d’une manière ou d’une autre, influencées ou façonnées par ce que je pense que je dois faire en tant qu’individu, par le rôle que je peux jouer dans la construction d’un avenir plus durable sur la terre.

ROB : Dan a grandi dans une petite ferme de l’Ontario. Lorsqu’il s’est installé à Toronto il y a 12 ans, il n’avait pas l’intention d’y rester. Mais aujourd’hui, il ne se voit plus partir, notamment en raison de ses préoccupations environnementales.

DAN : Je regarde le mode de vie des gens avec qui j’étais au secondaire, ou même des membres de ma famille qui vivent encore à la campagne. Et je dois dire que l’espace qu’ils occupent et dont ils estiment avoir besoin... Leurs plaintes incessantes concernant leur consommation d’énergie me font toujours rire parce que, oui, en effet, ils doivent chauffer et éclairer une très grande maison et de très nombreuses pièces qu’ils n’utilisent même pas. Quand on vit en ville, on n’a pas tellement le choix quant à l’espace dont on dispose. Je ne partage pas cette obsession canadienne pour la propriété de sa maison. Je suis un locataire heureux, et je me vois bien le rester toute ma vie. J’aime partager un espace avec d’autres personnes afin de l’utiliser au mieux, que ce soit une maison ou un immeuble en copropriété. Donc, je suis très satisfait de vivre dans un espace plus petit, mais dans une ville où l’on a accès à des parcs et à tous les services comme les restaurants, les bars et les magasins. Je peux tout faire dans un rayon de cinq kilomètres. C’est vraiment un avantage que nous avons en ville. Mais je pense aussi qu’il est très précieux et très important pour l’environnement que nous adaptions notre façon de vivre. Vous savez, local et à plus petite échelle.

ROB : En outre, il va moins loin lorsqu’il voyage.

DAN : Je dirais que mes voyages, surtout ces dernières années, après la pandémie, sont devenus très respectueux de l’environnement. Je n’ai pas quitté le Canada et j’ai la certitude que je pourrais être tout à fait heureux même si je ne sors plus jamais du pays. Je sais que cela peut sembler très obtus, mais nous avons un pays magnifique et je suis parfaitement heureux d’y voyager. J’ai parlé des Rocheuses, j’y vais chaque année, pendant deux semaines, je me perds à Banff et dans le parc national de Jasper. Je suis aussi allé à Vancouver et sur l’ÎIe de Vancouver, absolument magnifique, et sur la côte Est du Canada, sur la Cabot Trail. Il y a tellement de beaux endroits au Canada, et même si le monde est vaste et magnifique, je ne peux pas dire que j’ai envie de voyager partout dans le monde pour voir le plus de choses possible. Je ne veux pas interdire aux gens de voyager. Mais j’ai maintenant l’impression que je peux satisfaire mon envie de voyager en restant au Canada. Et vous savez, même sans prendre l’avion, vous pouvez faire une heure et demie de voiture, au nord de la ville, et vous retrouver au milieu de la nature totalement brute et magnifique du nord de l’Ontario.

ROB : Il n’a pas seulement changé d’endroit où il va, il a aussi modifié la manière dont il se déplace une fois sur place.

DAN : À mon premier voyage dans l’Ouest, j’étais sûr de devoir louer une voiture pour me déplacer. Je me souviens d’avoir parcouru environ 3 000 kilomètres avec la voiture de location, sur deux semaines. À mon deuxième voyage, j’ai réfléchi et je me suis dit qu’il serait peut-être préférable de moins me déplacer et d’explorer une région. J’ai quand même loué une voiture, mais je pense que je n’ai parcouru qu’une fraction de cette distance. Et puis, j’ai décidé de changer. Honnêtement, je n’avais jamais vécu une telle expérience. Je n’avais jamais autant apprécié un voyage. J’ai en fait choisi de ne pas louer de voiture, et je me suis uniquement servi du transport public, qui est d’ailleurs très au point à Lake Louise. Ils ont fait un travail remarquable en investissant dans leur petit système de transport public local. Vous pouvez vous rendre à tous les principaux points d’intérêt. Et je pense que d’autres lieux de villégiature sont en train de s’en rendre compte parce qu’ils ne veulent plus se contenter des immenses terrains de stationnement remplis de voitures de location. Ce n’est pas bon pour l’environnement et cela nuit à la beauté de l’environnement naturel. Aujourd’hui, j’essaie de réfléchir à la façon dont je peux voyager. Et, encore une fois, je réduis mon empreinte écologique en utilisant le transport en commun, et j’appuie les petites entreprises locales comme les chambres d’hôtes. J’essaie de ne pas séjourner dans les grands hôtels. Il m’arrive de faire du camping, mais je sais que ce n’est pas pour tout le monde. Ainsi, même lorsque je voyage, j’essaie de trouver des moyens de réduire mon incidence.

ROB : Dan essaie également de réduire son incidence sur l’environnement par le biais de son alimentation.

DAN : J’ai été en quelque sorte végétarien par intermittence pendant une quinzaine d’années. J’ai pris cela plus au sérieux et essayé de trouver des moyens de réduire ma consommation de viande, en particulier le bœuf, le porc, les produits laitiers et autres. D’un côté, j’ai l’impression d’économiser de l’argent? J’entends dire que des gens consacrent leur argent à leurs dépenses d’épicerie, à la viande, aux œufs. Et je ne peux qu’imaginer à quel point cela coûte cher. Je ne le sais pas, car je n’en achète pas. Mais les produits à base de plantes que toutes sortes d’entreprises qui essaient de répondre aux besoins des personnes ne sont pas bon marché. Ainsi, quand j’achète des burgers Beyond Meat ou que je mets du fromage végétalien sur une pizza, ce n’est pas bon marché. Cela augmente évidemment ma facture d’épicerie, et donc mes frais de subsistance. Je ne me demande donc pas si j’en obtiens plus ou moins avec la somme que je consacre à mon épicerie. Mais je peux être satisfait de ce que je dépense car, encore une fois, je suis convaincu que le fait de ne pas être forcément végétarien, mais d’être flexitarien et de réduire ma consommation de viande et de produits d’origine animale est une évidence absolue pour protéger l’environnement, car les grandes exploitations agricoles contribuent de façon disproportionnée aux émissions de gaz à effet de serre. Et dans le cas des changements climatiques, on sait que quelque 20 % de l’ensemble des émissions proviennent de l’agriculture, en particulier des secteurs à forte consommation d’énergie comme la viande bovine.

ROB : Dan a aussi modifié sa façon de faire ses achats.

DAN : Pendant la pandémie, j’ai passé presque deux ans sans rien acheter de neuf. Je suis devenu un adepte du recyclage et de la réutilisation. Je trouve qu’avec Facebook Marketplace et Kijiji, et il y en a beaucoup d’autres, il n’y a pas vraiment de raison d’acheter neuf. Il y a tellement de gens qui essaient de se débarrasser d’objets en parfait état. J’y pense lorsqu’il s’agit des vêtements que je porte, des meubles que j’achète, et même des plantes, puisqu’il existe des sites Internet entiers sur lesquels on peut récupérer les plantes de gens qui en ont déjà trop.

ROB : Vous ne serez pas surpris d’apprendre que Dan investit à nouveau dans des actions de type ESG.

DAN : J’ai pris cette décision uniquement parce que je pense que c’est ce qu’il faut faire. Je pense aussi que c’est, à long terme, avantageux pour le budget. Je trouve que nous évoluons lentement, beaucoup trop lentement. Nous sommes en train de passer à une économie plus verte. En choisissant d’investir dans des actions et des obligations respectueuses de l’environnement, la perspective à long terme de ces rendements pourra être avantageuse. Car il est probable que ces rendements dépasseront bientôt celui des placements plus traditionnels.

ROB : L’alimentation, le magasinage, et même les placements sont des considérations insignifiantes par rapport à la planification familiale. Dan a mis en veilleuse ce projet financier et personnel de grande envergure en raison de ses préoccupations environnementales.

DAN : J’adore les enfants. J’ai choisi une profession qui me permet de travailler avec des enfants, mais je peux dire avec une certaine assurance que je n’envisage pas d’en avoir moi-même. Cela s’explique en partie par le fait que les enfants ont une incidence considérable sur l’environnement. Ils modifient notre mode de vie. Bien sûr, nous en avons besoin. Mais je pense personnellement que je ne voudrais pas en avoir. Je suis vraiment préoccupé par l’avenir de la planète. Un enfant né aujourd’hui arrive dans un monde dont je ne sais pas à quoi il ressemblera dans dix ans, dans 25 ans, dans 100 ans. Sans vouloir être cynique, je suis un peu inquiet quand je pense à l’avenir de notre monde. Je ne pense pas que nous rendions service à la génération de nos enfants avec la vie moderne que nous menons actuellement. Donc, oui, je serais très inquiet de mettre des enfants au monde. C’est pourquoi je choisis de ne pas en avoir.

ROB : Il n’est pas exagéré de dire que Dan tient compte de toutes les préoccupations environnementales dans toutes les décisions qu’il prend. Comment fait-il face à l’anxiété climatique? A-t-il de l’espoir pour l’avenir?

DAN : Il y a évidemment des jours où je me sens très, très cynique, très pessimiste. J’observe les gens autour de moi qui vivent en gaspillant, qui ne tiennent aucun compte de l’environnement. Cela me donne envie de lever les bras en l’air et de me dire : « Pourquoi ne ferais-je pas la même chose? Pourquoi ne pas vivre le moment présent, tant pis si tout brûle! Pourquoi ne pas en profiter pendant que je suis ici sur terre? » Mais évidemment, cela ne correspond pas à mes valeurs. Je crois que je suis une personne prudente. Je réfléchis très attentivement, et je veux être un modèle en tant qu’enseignant, en tant qu’oncle, en tout. Je veux donner l’exemple de ce que j’estime être un bon comportement en matière de consommation et de respect de la nature. Je ne dirais pas que je suis optimiste, mais je me rallie peu à peu à cette idée. Je sais bien que nous, les humains, avons une immense faculté d’adaptation. Je me demande moins si, lorsque cette crise sera suffisamment grave, nous trouverons une porte de sortie. Je ne suis pas technophile. Mais certains de mes meilleurs amis le sont. Ils pensent que nous trouverons une solution créative pour nous en sortir. Je pense que ce sera un peu plus nuancé que cela, mais je ne pense pas que notre espèce ne doive pas se mettre à la recherche d’une solution qui nous permette de continuer à vivre, pour le meilleur ou pour le pire, de la même manière qu’aujourd’hui. Je crains les dommages que nous aurons causés, quand nous serons arrivés à ce stade. Vous le savez, les océans, les forêts tropicales et toutes les beautés naturelles se dégradent à un rythme record. Nos comportements ont déjà de lourdes conséquences. Et la situation ne fera qu’empirer. Mais d’une manière ou d’une autre, je pense que nous, les humains, nous allons probablement nous en sortir.

ROB : Dan donne clairement la priorité à l’environnement pour ses décisions financières, petites ou grandes. Je sais que la plupart d’entre nous ne le font pas, mais il est prudent de penser aux risques quand on planifie l’avenir. Et les changements climatiques font peser des risques importants sur la vie de tous. Roma, que retenez-vous de nos conversations d’aujourd’hui?

ROMA : 1) Nous ne pouvons pas savoir ce que l’avenir nous réserve, mais le fait de prendre d’agir, même de façon modeste, par exemple en constituant un fonds d’urgence ou en épargnant, peut vous permettre de faire des choix plus conformes à vos valeurs. 2) La façon dont vous investissez peut contribuer de manière significative à la lutte contre les changements climatiques. Aujourd’hui, il est facile de trouver des placements qui favorisent des entreprises performantes sur le plan environnemental et social, entre autres. 3) Avec la pandémie de COVID-19, la forte inflation et la flambée de l’immobilier, nous avons tous beaucoup souffert. Mais vous pouvez atténuer vos inquiétudes en élaborant un plan que vous pourrez modifier tous les cinq ou dix ans. Cela aide à mieux dormir la nuit.

ROB : Merci d’avoir écouté cet épisode de Test de résistance. Cette émission a été produite par Kyle Fulton et Emily Jackson. Notre productrice exécutive est Kiran Rana. Merci à Shannon et Dan d’avoir participé à notre émission.

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