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You had your best-laid plans and then COVID-19 came along and hammered the entire economy. But you’ve got this – if you have the right information. Join Rob Carrick and Roma Luciw on Stress Test, a podcast guiding you through one of the biggest challenges your finances will ever face.

ROB : Avez-vous remarqué que vous payez beaucoup plus cher pour à peu près tout aujourd’hui? Pourquoi? Et combien de temps cela va-t-il durer?

[THÈME MUSICAL]

ROMA : Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous abordons un sujet qui préoccupe à peu près tout le monde en ce moment. L’inflation. Si vous avez une voiture, si vous achetez des produits alimentaires, si vous payez votre logement, vous en avez ressenti les effets. Au moment où nous sortons de la pandémie, quel est son impact sur votre planification financière personnelle ou celle de votre ménage?

ROB : Bienvenue à Test de résistance, une série de balados du Globe and Mail qui étudie les finances personnelles pour les membres de la génération Z et les milléniaux. Je m’appelle Rob Carrick. Je suis chroniqueur financier au Globe and Mail.

ROMA : Et je suis Roma Luciw, rédactrice en chef de la section des finances personnelles du Globe and Mail. Alors Rob, le mot inflation, nous l’avons tous déjà entendu. Mais avant d’aller plus loin, commençons par définir ce mot.

ROB : Répondons à cette question en utilisant le taux d’inflation le plus récent, 4,7 % pour le mois d’octobre. Il signifie qu’un panier de biens et de services qu’une personne type consomme coûte 4,7 % de plus que 12 mois auparavant. L’inflation, c’est l’augmentation des prix. Il y a dans le monde un niveau d’inflation ambiant. Durant les deux ou trois dernières décennies, il a été d’environ 1,8 à 2 %. Un niveau plutôt normal auquel nous nous sommes habitués. Aujourd’hui, l’inflation a presque doublé, et c’est un peu un choc pour notre système. Le dernier grand pic inflationniste a eu lieu dans les années 80. L’inflation était à deux chiffres. Vous vous en souvenez?

ROMA : Ce n’est pas moi qui payais dans les années 80, mais je me souviens très bien que mes parents étaient très stressés. Je garde une image de mon père et de ma mère assis à la table de la cuisine qui s’inquiétaient de ce qu’ils allaient pouvoir faire pour les dépenses. Ils avaient quatre enfants. Et je me souviens de les avoir observés et de penser qu’il y avait quelque chose qui les inquiétait beaucoup. Certains de nos lecteurs les plus jeunes ne paient probablement pas encore eux-mêmes les factures et ne peuvent donc pas vraiment comparer ce qu’ils paient aujourd’hui avec ce qu’ils payaient il y a deux ou cinq ans, par exemple. C’est donc en quelque sorte une introduction intéressante à cette idée que les prix peuvent en effet fortement augmenter.

ROB : Je pense que pour certains milléniaux plus âgés, et en tout cas pour les membres de la génération X et les baby-boomers, c’est la pire inflation depuis des décennies. C’est presque comme si l’inflation était sortie du placard, comme un monstre qui se cachait. L’inflation peut vraiment détruire vos finances. En effet, jusqu’à présent, au Canada, les salaires n’ont pas suivi l’inflation. Donc, le coût de la vie augmente, il augmente encore, et votre pouvoir d’achat diminue parce que votre revenu augmente peut-être aussi, mais pas assez vite pour contrebalancer la hausse des prix.

ROMA : Exactement. Pendant la pandémie, beaucoup de gens ont réduit leurs dépenses. Tout le monde restait à la maison, personne n’achetait plus rien. L’offre et la demande se sont déréglées. Je suppose qu’un grand nombre de nos jeunes auditeurs le constatent et le ressentent, au moins lorsqu’ils vont manger au restaurant ou commandent des plats à emporter. Les prix ont augmenté, je suis sûre qu’ils l’ont remarqué.

ROB : Vous savez, on ne peut pas vraiment échapper à l’inflation. La vraie question est de savoir combien de temps elle va durer. Il y a beaucoup d’incertitude à ce sujet, et nous allons en parler dans cet épisode.

ROMA : Aujourd’hui, nous allons écouter deux milléniaux qui subissent le poids de la hausse des coûts du quotidien. Comment adaptent-ils leurs finances personnelles pour y faire face? C’est le sujet d’aujourd’hui, nous y venons tout de suite après la pause. PUBLICITÉ PRÉ-LANCEMENT : Cette baladodiffusion vous est présentée par Investissements RPC. Vous pouvez être rassuré, le Régime de pensions du Canada est là pour vous. Nous investissons pour garantir que le RPC demeurera solide, durable et sûr, à long terme, pour des millions de Canadiens. Pour en savoir plus, allez à l’adresse investissementsrpc.com.

[MUSIQUE]

ROB : L’un des moyens les plus faciles de garder le contrôle de ses finances est de les surveiller de près. Et nous avons trouvé quelqu’un qui le fait de façon méticuleuse. Jusqu’à chaque boîte de biscuits sans gluten qu’elle achète.

ADELE : Bonjour, je m’appelle Adèle. J’ai 33 ans. J’ai toujours vécu à Toronto. J’ai grandi à Parkdale, et maintenant je vis à Seaton Village Christie Pitts. Je travaille à la télévision.

ROB : Même si Adele a toujours été responsable avec son argent, elle n’a commencé à prendre note de ses factures d’épicerie qu’au début de la pandémie. L’un de ses trucs, pour son budget avant la COVID, était de payer en argent liquide. Mais pendant la pandémie, les magasins n’acceptaient plus l’argent liquide.

ADELE : Plus personne ne prenait d’argent liquide. Alors je me suis dit que, comme je devais utiliser ma carte, je devais suivre mes dépenses. En fait, je voulais en quelque sorte contrôler ce qui se passait. J’ai eu la chance de ne pas perdre mon emploi et de pouvoir passer rapidement au télétravail. J’avais donc une source de revenu stable, mais je voulais commencer à suivre mes dépenses, juste pour m’assurer, par exemple, que je ne dépensais pas trop pour certaines choses. Ça m’a été très utile. J’ai aussi commencé à chercher à repérer les promotions les plus intéressantes sur certains articles d’épicerie que j’achète. Cela m’a permis de revenir en arrière et de consulter la liste que j’avais faite durant l’été 2020, et de comparer avec ma facture d’épicerie la plus récente. Il y avait une vraie différence sur certains articles.

ROB : La COVID-19 n’est pas le seul facteur qui a eu un impact sur le mode de vie d’Adele. Son compagnon a été diagnostiqué avec la maladie cœliaque, et il a été si malade qu’il a dû quitter son travail pendant un certain temps. Elle est donc devenue le seul soutien financier du ménage, et le couple a aussi dû repenser ses achats et son alimentation.

ADELE : J’ai commencé à suivre les prix des produits d’épicerie dont je savais que j’avais beaucoup besoin en juin, juillet 2020, parce que soudainement, à cause du problème de santé de mon compagnon, nous savions que nous devions commencer à acheter des produits d’épicerie complètement différents. À l’origine, c’était juste un moyen de comparer les prix. Par exemple, pour la farine tout usage sans gluten avec laquelle je fais toutes mes recettes, de pâtisseries ou de soupes, entre autres... Le moins cher que j’avais trouvé pour le petit sac était de 5,50 $. Je viens de vérifier au même endroit. Le même sac coûte maintenant 6,50 $, soit 18 % de plus. La farine de riz brun, que j’utilise dans certaines autres pâtisseries, coûtait 4,50 $, elle coûte maintenant 5,73 $, cela fait 27 % d’augmentation. Nous sommes tous les deux végétariens. Cela peut être avantageux et permettre des économies sur certaines choses. Mais d’autres coûtent plus cher. Nous avons trouvé un substitut de bœuf haché sans danger pour les personnes cœliaques, avec lequel nous faisons des tacos et des burritos, et aussi de la sauce pour les pâtes. Avant, ce produit coûtait 4,50 $ le sac. Il coûte maintenant 5,27 $, ce qui représente une augmentation de 17 %. Les œufs. Nous mangeons des œufs, c’est une denrée de base intéressante pour la comparaison. On utilise beaucoup d’œufs pour que les pâtisseries sans gluten se tiennent. Avant, j’achetais 18 œufs pour 5,50 $. Maintenant, ils coûtent 6,30 $. Cela fait 80 cents de plus. Ce n’est pas énorme, bien sûr. Mais cela représente 14,5 %.

ROB : Pour bénéficier des meilleurs prix pour les fruits et légumes, Adele se rend dans les fruiteries de son quartier plutôt qu’en grande surface.

ADELE : Nous avons vraiment beaucoup de chance de vivre dans le centre-ville, où il y a des fruiteries vraiment extraordinaires. J’ai grandi près de Roncesvalles, et c’est là que nous allions pour nos fruits et légumes. Nous n’allions pas à l’épicerie. Il fallait vérifier dans toutes les fruiteries de la rue, et il y en avait six en cinq pâtés de maisons, pour trouver le meilleur prix. Il y a, en ville, de très bons petits kiosques de vente de fruits, et j’ai en général une très grande faculté d’adaptation. Je planifie mes repas pour la semaine, mais je me laisse une marge de manœuvre. Par exemple, j’indique simplement que je vais acheter des fruits comme collation cette semaine, et si je vois que les raisins sont en promotion, j’en achète. Puis, je réfléchis au souper du vendredi soir. Je veux faire un plat que j’adore, avec des légumes rôtis. Mais je ne sais pas encore lesquels. Je vois qu’il y a des haricots verts, mais pas de choux de Bruxelles. Donc, je vais prendre des haricots. Ou alors, je pourrais faire ma recette avec du chou frisé. Un chou frisé, c’est gros, et je n’en utilise que la moitié. Je dois donc maintenant trouver une autre recette, cette semaine, avec du chou frisé.

ROB : C’est bien qu’elle puisse économiser un peu ici et là. Adele doit maintenant acheter, pour son ménage, des aliments spécialisés qui sont emballés, scellés et certifiés sans gluten. Cela coûte plus cher que ce qu’elle avait prévu.

ADELE : L’un des meilleurs moyens, selon moi, pour faire face à la situation, c’est de me dire : Bon, nous sommes obligés d’acheter des farines plus chères. Nous devons acheter des craquelins plus chers. Il faudrait pouvoir les acheter en vrac. J’ai eu la chance de pouvoir me servir de la carte de membre Costco de ma mère, mais encore une fois, il faut avoir un revenu suffisamment élevé pour pouvoir acheter un mois de craquelins à l’avance, d’un coup, dans le but d’économiser de l’argent. Tout le monde ne peut pas se le permettre.

ROB : Ce n’est peut-être pas intentionnel, mais Adele et son compagnon ont réussi à réduire le coût de leurs sorties au restaurant.

ADELE : Cela signifie aussi que nous ne sortons plus aussi souvent au restaurant. Pas seulement à cause du coût, mais surtout parce qu’il y a très peu de restaurants sûrs pour les personnes atteintes de la maladie cœliaque et que ceux qui le sont généralement plus chers. Par exemple, pour un gâteau d’anniversaire, il est impossible de se contenter d’un gâteau d’anniversaire pas cher de chez Loblaws. Il faut l’acheter chez un pâtissier spécialisé dans les produits sans gluten. Tout aussi délicieux, mais environ deux fois plus cher.

ROB : Il y a eu une lueur d’espoir, dans tout cela.

ADELE : J’ai remarqué, cependant, que les pâtes sans gluten, ainsi que beaucoup d’aliments que nous aimons, n’ont pas été touchées par l’inflation. Ces aliments coûtent plus cher que les autres, mais ils ne sont pas plus chers maintenant que l’année dernière dans certains cas.

ROB : En tant qu’ancienne travailleuse indépendante, Adele a l’habitude de garder un œil sur ses dépenses et d’avoir un plan d’épargne. Sa mère, planificatrice financière, lui a appris très tôt à faire un budget.

ADELE : J’essaie de mettre systématiquement la même somme de côté, mais j’ai remarqué récemment, quand je revois mon budget à la fin du mois et que je regarde ce que j’ai dépensé, qu’il y a eu quelques mois cette année où j’ai un peu dépassé mon budget, et où je me suis dit que j’avais encore dépensé 80 ou 100 dollars de plus, et que c’est une somme que je ne pourrais pas mettre de côté. Mais tant pis. » Je suis donc fière d’avoir pu continuer à faire des économies, chaque mois. C’est sûr que ces derniers mois, je n’ai pas pu économiser autant. Je sais bien que ce problème est un problème de privilégié, par rapport à beaucoup de gens. Mais j’ai remarqué que j’ai dû réduire la somme que je pouvais épargner.

ROB : Même si Adele veut soutenir les magasins de son quartier, c’est avant tout le respect de son budget qui compte.

ADELE : Bien sûr, si c’est quelque chose dont nous n’avons pas vraiment besoin, nous ne l’achetons pas. C’est dur. Je me sens mal pour les petits commerces qui éprouvent des difficultés, mais je n’ai pas les moyens d’aller dans un restaurant chic. Nous n’achetons pas d’alcool cher, nous ne buvons pas beaucoup parce que cela coûte trop cher. Nous n’en avons pas les moyens quand tout le reste augmente. Pourtant, nous avons un revenu stable, nous ne sommes pas pauvres. Je ne suis pas menacée d’être expulsée de mon logement parce que je ne peux pas payer le loyer, je suis très loin d’avoir besoin d’aller dans une banque alimentaire. Dieu merci. Mais nous devons renoncer à toutes sortes de choses. Ça n’est pas un problème, je peux vivre sans ma manucure mensuelle, mais je me sens mal pour le petit salon d’esthétique, au coin de ma rue, que j’aime beaucoup, mais où je ne peux pas aller.

[TRANSITION MUSICALE]

ROB : Je remarque que beaucoup de petits commerces locaux font de très bonnes affaires. Les gens dépensent beaucoup, et je me demande comment ils gèrent ces dépenses, avec l’inflation. Je me demande s’ils ne vont pas devoir y mettre un frein. Nous nous réhabituons à une économie plus ouverte et à l’augmentation des occasions de dépenses, mais l’inflation continue de grever nos budgets.

ROMA : Ce que je vois, c’est que les gens choisissent où et comment dépenser leur argent. Adele le décrit très bien. Il y a peut-être des gens qui vont moins au restaurant, qui choisissent de dépenser pour d’autres choses. C’est le genre de compromis que l’on fait pour se réadapter à un modèle de dépenses régulier. J’ai également découvert que l’achat en ligne facilite énormément la comparaison des prix et permet de bien s’organiser dans ses achats. Avant la pandémie, j’allais à l’épicerie et nous jetions des choses dans un chariot, et ce n’était jamais vraiment organisé. Les achats en ligne, je n’ai commencé à en faire qu’avec le confinement. Pour comparer les prix, et savoir quand différents articles sont en promotion. Cela m’aide vraiment à déterminer si nous avons vraiment besoin d’acheter un produit, alors qu’un autre coûte beaucoup moins cher. C’est donc presque naturellement que j’ai commencé à faire des achats en ligne. À cause de la pandémie.

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ROMA : Après la pause, nous allons entendre un homme de Calgary qui n’avait pas vraiment l’habitude de faire un budget avant la pandémie. Maintenant, il tente de dépenser moins pour pouvoir acheter des meubles et payer l’hypothèque de sa nouvelle maison.

[TRANSITION MUSICALE]

ROMA : Ah... une nouvelle maison, un nouveau chapitre dans la vie! Évidemment, il faut des meubles, pour que la maison soit belle. Mais attention, ce n’est pas si simple pour Connor et sa compagne. Ils ont remarqué que les meubles coûtent presque deux fois plus cher qu’avant.

CONNOR : Je m’appelle Connor. Je suis de Calgary, je suis né et j’y ai grandi. J’ai 31 ans et je suis conseiller en placements. Nous avons emménagé dans un nouveau duplex, ici, à Calgary. Nous avons acheté la plupart des matériaux avant la principale vague d’inflation, mais il nous restait des achats de dernière minute à faire. Par exemple, il nous fallait de nouvelles portes, et quelques appareils dont notre nouveau logement n’était pas pourvu. Aujourd’hui, une porte en bois très ordinaire coûte 700 $. Quand la maison avait été construite, cette porte coûtait 350 ou 400 $. Ça a été un dur coup de découvrir que certains prix avaient tant augmenté en quelques mois.

ROMA : Malgré le prix élevé, le couple a décidé d’acheter la porte manquante. Les portes, c’est quand même difficile de s’en passer.

CONNOR : Nous avons fini par acheter cette porte. Nous en avons beaucoup discuté, assez vigoureusement même, mais malheureusement, il n’y avait pas vraiment d’alternative. Où nous allions avoir une porte qui n’allait pas avec le reste de notre maison, où nous devions nous résigner à acheter cette porte. Nous allons sans doute devoir essayer de rogner les coûts ailleurs, car nous avons passé la commande. Avec les délais actuels, je pense que la porte mettra encore environ six semaines à arriver, et elle nous coûte plus cher que prévu. C’est frustrant.

ROMA : C’est vrai. Ils ont donc dépensé plus que prévu pour la porte. Et comme les dépenses s’accumulent, Connor et sa compagne ont décidé d’acheter des meubles d’occasion. Ils ont par exemple racheté un canapé à des amis, au lieu du canapé en cuir auquel ils rêvaient.

CONNOR : Nous avons déjà fait des sacrifices sur certains éléments décoratifs de notre maison. Nous voulions une belle table à manger, mais nous n’en avons pas et nous sommes passés de la recherche dans les magasins de meubles et les circulaires à la recherche sur Facebook Marketplace. Nous sommes encore à la recherche de solutions moins chères pour le reste de l’aménagement de la maison. Évidemment, cette inflation nous oblige à repousser l’achat de certains articles qui ne sont pas essentiels, mais dont nous avons envie. C’est pourquoi nous avons mis certains achats en veilleuse.

ROMA : Quand ils ont cherché des appareils électroménagers, récemment, Connor a remarqué que les prix avaient considérablement augmenté.

CONNOR : Je ne me souviens pas du coût exact, mais je sais que lorsque nous avons regardé une nouvelle fois, nous avons dû faire quelques substitutions, car les prix avaient déjà augmenté de 15 à 20 % sur certains électroménagers ou appareils électroniques, par exemple le réfrigérateur et le lave-vaisselle. Une hausse vraiment très forte. Cela nous a inquiétés. Cela nous a obligés à apporter quelques correctifs à notre maison et à notre budget.

ROMA : Connor remarque aussi les effets de l’inflation quand il prend de l’essence.

CONNOR : Avant, je payais 40 ou 45 $ pour mon plein d’essence. Depuis deux mois, je paie 60 $, parfois plus. Mais c’est quand même un aspect dont je suis assez conscient, je sais que je dois essayer de ne pas utiliser ma voiture quand je n’en ai pas besoin. Je fais donc plus de vélo, je marche plus souvent, je fais mes courses à proximité. Entre autres.

ROMA : Connor et sa compagne sont des gourmands, et ils ne cherchent pas à renoncer au vin ou aux dîners au restaurant entre amis, du moins pas complètement. Surtout après avoir passé tout leur temps à la maison pendant la majeure partie de la pandémie.

CONNOR : Nous adorons tous les deux voir des gens, nous aimons sortir avec nos amis, rencontrer des gens, être entourés. Il est donc difficile pour nous de réduire fortement les sorties parce que, tout simplement, cela nous rend heureux. Il y a tout de même moyen de faire quelque chose. Par exemple, ne serait-ce qu’en réduisant un peu les dépenses d’alcool, l’alcool est quand même assez cher. On peut réduire le vin, quand on sort, peut-être même ne pas prendre d’entrée ou de dessert. Nous pouvons peut-être aussi refuser certaines des invitations que nous recevons de nos amis, alors qu’actuellement, nous essayons d’aller à peu près à toutes les invitations. Donc, pour réduire un peu le montant de toutes ces dépenses, nous nous tournons vers des options un peu moins chères, mais en conservant notre mode de vie.

ROMA : Manifestement, le couple aime profiter de la vie. Mais avec l’inflation qui augmente, il essaie de prendre davantage l’initiative sur les façons de faire des économies.

CONNOR : Je pense que nous sommes assez à l’aise, mais si l’un de nous deux perdait son emploi et n’en retrouvait pas un autre assez rapidement, peut-être six mois, ce serait forcément préoccupant. Je ne sais pas si nous serions capables de faire tous nos paiements habituels. Je devrais plutôt dire que nous pourrions probablement couvrir nos dépenses de première nécessité, mais en mangeant du macaroni au fromage cinq fois par semaine!

ROMA : Pour recommencer à mettre de l’argent de côté, ils ont repris leurs cotisations mensuelles à leur CELI et à leur REER. Connor et sa compagne avaient interrompu ces cotisations pendant un certain temps, car les autres coûts s’accumulaient.

CONNOR : En fait, elle avait interrompu ses plans d’épargne au cours des six derniers mois à cause de certaines dépenses de logement que nous ne pouvions éviter. Nous venons juste d’arriver au point où nous avons payé la plupart des coûts de la maison que nous devons finir d’aménager. Elle a donc recommencé à épargner, et nous étions heureux de voir que c’était possible.

[TRANSITION MUSICALE]

ROB : Je pense que ce couple maîtrise bien la situation. Ils ont payé les frais d’aménagement, ils ont fait quelques changements et réduit un peu leur train de vie, et maintenant ils recommencent à épargner. Je pense qu’ils sont l’exemple type de la façon d’encaisser les coups.

ROMA : Ils appliquent dans leur réalité un cours de finances personnelles de base. Ils se débrouillent très bien. Vous savez, si vos dépenses augmentent dans un secteur, il est normal de faire une pause dans les cotisations au CELI et au REER. On ne peut pas tout faire. Par contre, il faut savoir qu’il faudra rattraper ces cotisations. Une fois que vous aurez commencé à rembourser vos autres dettes, vous pourrez recommencer à épargner pour le long terme. Ils ont vraiment bien fait les choses.

[TRANSITION MUSICALE]

ROMA : Nous avons donc entendu que l’augmentation du coût de la vie affecte la vie quotidienne des Canadiens. Mais combien de temps cela va-t-il durer? J’en ai parlé avec notre collègue, le chroniqueur économique du Globe and Mail, David Parkinson. Voici une partie de notre conversation. ROMA : David, on dirait que tout le monde parle d’inflation ces jours-ci. Pourquoi les gens sont-ils si préoccupés par cet enjeu?

DAVE : Je pense qu’en fait, une partie de ce phénomène témoigne de notre efficacité dans le contrôle de l’inflation au cours des deux dernières décennies. Évidemment, toute personne d’un certain âge se souvient que c’était un problème chronique dans les années 70, et jusque dans les années 80. On parlait régulièrement de taux d’inflation annuel à deux chiffres. Des politiques concrètes ont permis de juguler ces pressions inflationnistes. L’évolution des attentes à l’égard de l’inflation a été un élément important, en grande partie grâce au fait que la Banque du Canada et les autres banques centrales se sont entendues sur un plan d’action, de façon à maintenir un taux d’inflation bas et stable, en jouant sur les taux d’intérêt. Nous avons donc connu une longue période, de 20 à 25 ans, au cours de laquelle l’inflation a dans une large mesure été contenue dans une fourchette de un à trois pour cent. Voilà que tout d’un coup, nous nous retrouvons en train de dépasser les cinq pour cent, et c’est alarmant parce que nous ne l’avons jamais vraiment vécu.

ROMA : C’est vrai. Tout le monde a remarqué l’augmentation du prix de l’essence. Tout le monde a remarqué qu’il faut payer plus cher pour se nourrir. Y a-t-il des prix qui n’augmentent pas?

DAVE : Oui. Nous y revenons, mais, vous savez, les rénovations domiciliaires ont pris beaucoup d’importance pendant le confinement et pendant cette reprise. Plus personne ne sortait, chacun restait chez soi en fait, et a commencé à voir des choses auxquelles il pouvait dépenser son argent qu’il ne pouvait plus dépenser en voyages. Le prix des voyages a d’ailleurs baissé, et notamment le prix des voyages organisés. L’assurance auto, puisqu’on conduit moins. Beaucoup de gens ont pu renégocier leur assurance auto parce qu’ils n’utilisaient pas leur voiture. Ces prix ont donc baissé. Les prix du transport en commun ont baissé. Les gens seront peut-être intéressés de savoir que le prix du vin n’a pas bougé. Le prix du cannabis récréatif a bien baissé pendant la pandémie. Oui, certains prix ont baissé, notamment le prix des services de téléphonie mobile. Ne me demandez pas pourquoi, mais ça a été le cas. Il y a aussi les vêtements, les vêtements et les chaussures. Nous ne sortons plus acheter des vêtements pour aller au travail, comme nous le faisions avant, et le prix de l’habillement a également baissé. Donc, tout n’augmente pas. Mais évidemment, ce qui a augmenté a, dans bien des cas, beaucoup augmenté. Et nous remarquons surtout les dépenses courantes, comme l’essence et la nourriture, ainsi que certains achats importants comme les voitures, et les maisons évidemment. C’est ce qui frappe le plus l’esprit des gens.

ROMA : Parlons un peu des causes de cette flambée des prix.

DAVE : Je l’ai dit, c’est en grande partie dû à une récession très inhabituelle. La pandémie est bien sûr une situation inédite, pour ce qui est de l’arrêt et du redémarrage de l’économie mondiale. Et ce redémarrage ne s’est pas fait de la manière que beaucoup avaient prévue. Il y a notamment eu une très forte demande, pas seulement au Canada, mais dans le monde entier, pour les biens de consommation. Comme nous ne pouvons pas voyager, nous devons bien dépenser notre argent pour quelque chose. La demande de biens a donc augmenté au fur et à mesure de la reprise, de la réouverture des commerces. Les gens étaient plus disposés à prendre des risques et à dépenser cet argent. En même temps, il y a encore beaucoup de restrictions sur de nombreux marchés, entre autres ceux qui produisent beaucoup de nos biens. Sur de nombreux marchés asiatiques où nous achetons beaucoup de biens de consommation en particulier, il y a encore des contraintes sur la fabrication, l’expédition et les contrôles aux frontières, qui ralentissent tout le processus. L’offre de biens demeure donc limitée, tandis que la demande a rebondi très rapidement. Il y a donc un déséquilibre important. Les gens veulent des choses tout de suite. Mais ils ne peuvent pas les obtenir immédiatement. L’offre n’est pas là. C’est pourquoi les prix ont commencé à grimper assez rapidement.

ROMA : Bon, mais alors où en sommes-nous aujourd’hui? Nous sommes sans aucun doute en train de nous en sortir. Mais combien de temps encore allons-nous devoir le supporter?

DAVE : Nous sommes assez proches du sommet. Tout le monde peut se tromper, mais les spécialistes pensent que nous commençons déjà à voir des améliorations dans certaines chaînes d’approvisionnement. Pas toutes, mais certaines. Nous commençons à voir l’offre rattraper la demande dans certains cas. Mais nous allons encore voir des pressions sur les prix, parce qu’il faudra du temps pour que l’amélioration se répercute complètement sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Ces pressions vont probablement commencer à culminer vers la fin de l’année, peut-être au début de 2022. Dans six mois, peut-être neuf mois au maximum. Nous pourrions facilement revenir à une inflation du type de celle que nous avons connue pendant les 10, 15 ou 20 dernières années.

ROMA : Ma question suivante concerne évidemment les salaires. Nous avons vu d’importantes hausses de prix, du moins dans certains domaines. Les salaires ont-ils suivi ce mouvement?

DAVE : Non, ils n’ont pas suivi. Aux États-Unis, il semble que les salaires commencent à augmenter en réaction à l’inflation. Bien sûr, l’inflation est plus élevée aux États-Unis qu’au Canada. Et les États-Unis sont aussi un peu plus avancés dans la reprise. Les confinements n’y ont pas été aussi sévères, et ils ont pu redémarrer un peu plus tôt. C’est ce genre de données qui inquiètent les responsables de la politique monétaire à la Banque du Canada, parce que si les salaires augmentent aussi, l’inflation risque de commencer à s’enraciner. D’un point de vue individuel, j’aimerais bien sûr que mon salaire suive l’inflation. Et lorsque l’inflation augmente fortement, mon instinct me pousse à vouloir une augmentation de salaire équivalente, pour compenser. Or, si tout le monde fait la même chose, cela revient à intégrer une inflation salariale supplémentaire de 5 % dans l’ensemble de l’économie, et c’est à ce moment-là que l’inflation commence à être difficile à éliminer. Donc en fait, c’est une assez bonne nouvelle, pour le Canada, que les salaires n’ont pas encore suivi, parce que cela signifie qu’il n’y a pas cette pression salariale supplémentaire qui pousserait les prix des producteurs vers le haut, en plus des pressions que nous connaissons déjà.

ROMA : Voilà qui n’est pas vraiment rassurant pour nos auditeurs.

DAVE : Non, ça ne fait pas plaisir de perdre de l’argent à cause de l’inflation. Bien sûr, à long terme, il faut garder son calme et reconnaître que, même si c’est une situation temporaire qui durera un an plutôt que quelques mois, elle restera temporaire et finira par disparaître. Nous verrons ces pressions s’estomper et nos salaires rattraper le terrain perdu.

[TRANSITION MUSICALE]

ROB : Ce qui me frappe en écoutant les personnes interviewées pour cet épisode, c’est que l’inflation est une question d’adaptation. L’objectif est d’apprendre à se débrouiller avec moins, compte tenu de la baisse de votre pouvoir d’achat.

ROMA : En effet. Cela semble être de la finance personnelle de base. On ajuste ce que l’on sort en fonction de ce que l’on a à dépenser. C’est évidemment une façon très intelligente de gérer son argent. Il y a beaucoup de leçons à tirer de tout ça. Rob, selon vous, pendant combien de temps l’inflation va-t-elle continuer à compliquer la vie des gens?

ROB : Je n’ai pas d’idée précise à ce sujet. Un an, un an et demi, deux ans. Qui sait? J’ai quand même le sentiment qu’elle va nous accompagner un certain temps. Et quand cela commencera à se calmer, il faudra un certain temps pour revenir à des niveaux plus habituels. Donc, je pense que l’inflation sera encore là, pour ce Noël bien sûr, et très probablement aussi pour Noël 2022.

ROMA : Il y a une chose qui me semble vraiment utile, après avoir écouté cet épisode, après avoir écouté les histoires des gens et réfléchi un peu à certains des changements que les gens ont adoptés, c’est que l’on peut prendre certaines mesures pour contrer les conséquences de l’inflation. Nous allons en aborder quelques-unes dans les points à retenir.

ROB : Premièrement, essayez les applications qui permettent d’économiser sur l’épicerie et sur d’autres achats. Par exemple, les applications Flipp et Salewhale vous permettent de consulter les circulaires hebdomadaires de détaillants locaux. Deuxièmement, dans la mesure du possible, essayez de remettre à plus tard l’achat d’articles dont les prix augmentent. Pouvez-vous prolonger la vie utile de votre voiture qui n’est plus toute jeune, de votre canapé, de votre cuisinière? Troisièmement, payez vos dettes. Les petits paiements que vous faites chaque mois à l’égard de vos dettes permettent de dégager des liquidités qui compensent pour la hausse des prix. Et quatrièmement, demandez une augmentation. Les employeurs sont plus ouverts qu’ils ne l’ont été depuis longtemps à accorder des augmentations et des primes à leurs employés. Demandez la vôtre!

[MUSIQUE DE CONCLUSION]

ROMA : Merci d’avoir écouté cet épisode de Test de résistance. Cette émission a été produite par Amy Chyan et Zahra Kozhema. Kyle Fulton a pris en charge l’ingénierie du son et le montage. Notre productrice exécutive est Kiran Rana. Et merci à nos invités Connor, Adele et Dave.

ROB : Si vous avez aimé ce que vous avez entendu, donnez-nous une note de cinq étoiles et laissez un commentaire positif sur Apple Podcasts. Notre prochain épisode portera sur les micropaiements. Ces plans « Achetez maintenant, payez plus tard » que l’on voit partout. Est-ce une bonne idée de s’en servir? Ou est-il préférable de mettre de l’argent de côté avant de faire l’achat? Nous écouterons des Canadiens qui en ont fait l’essai nous raconter leur expérience.

ROMA : Vous trouverez Test de résistance (Stress Test en anglais) sur Apple Podcasts, Google Play, Spotify ou votre application de baladodiffusion préférée. Vous pouvez nous trouver sur le site du Globe and Mail, où nous abordons toutes les facettes des finances personnelles et de l’inflation. Merci à tous de nous avoir accordé votre attention. À la semaine prochaine!

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