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You had your best-laid plans and then COVID-19 came along and hammered the entire economy. But you’ve got this – if you have the right information. Join Rob Carrick and Roma Luciw on Stress Test, a podcast guiding you through one of the biggest challenges your finances will ever face.

ROB: Pendant la pandémie, nouer de nouvelles relations amoureuses a été plus difficile. Et maintenant, voilà que c’est l’inflation qui rend ces nouvelles rencontres plus coûteuses.

ROMA: L’automne est parfois une saison difficile. C’est le moment où les célibataires commencent à chercher quelqu’un contre qui se blottir, avant l’hiver interminable. Et ils veulent le faire sans se ruiner.

ROB: Bienvenue à Test de résistance, un balado sur les finances personnelles destiné aux membres de la génération du milllénaire et de la génération Z. Je suis Rob Carrick, chroniqueur en finances personnelles au Globe and Mail.

ROMA: Et je m’appelle Roma Luciw, rédactrice en chef de la rubrique des finances personnelles du Globe and Mail.

ROMA: Le coût des rendez-vous amoureux a augmenté, comme à peu près tout le reste. Les gens cherchent donc des moyens créatifs de rencontrer l’amour de leur vie, tout en dépensant moins.

ROB: Alors Roma, que pouvez-vous nous dire de votre premier rendez-vous avec celui qui allait devenir votre mari?

ROMA: Mon premier rendez-vous, ça a été un souper et un verre. Au départ, il avait proposé une balade à vélo, mais il a plu. Nous sommes allés dans un petit restaurant jamaïcain au bout de ma rue. Rien d’extraordinaire, mais on y mangeait bien. Nous avons pris un verre sur une terrasse, puis sommes allés boire un dernier verre ailleurs. Ce n’est pas de ce que nous avons mangé et bu dont je me souviens. Je me souviens juste que c’était un bon moment, parce que nous avons parlé. Ça a été très agréable. Manifestement, nous nous sommes bien entendus. Ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, une telle soirée coûterait beaucoup plus cher. Il y a une autre chose qui me frappe : à notre premier rendez-vous, mon mari et moi nous connaissions déjà. Ce n’était donc pas un rendez-vous arrangé. Or, j’ai découvert en lisant une enquête provenant d’un service de rencontres en ligne que 58 % des personnes interrogées préféraient apprendre à connaître la personne avant de dépenser de l’argent pour un rendez-vous. Cela me semble une bonne idée.

ROB: Vous savez, à l’époque, le déroulement de la rencontre était prévisible. En général, le gars payait un bon dîner quelque part, ou des billets pour un spectacle, par exemple. Le début était lent, il fallait apprendre à se connaître. L’accent était davantage mis sur la connaissance de l’autre que sur la consommation de nourriture et de boissons.

ROMA: Tout à fait. Et je pense qu’il y a un autre aspect qu’il faut souligner, c’est qu’il est important d’être franc au sujet de votre situation financière. Dès le début. Cela peut sembler très peu romantique, mais il faut être franc et dire dès le départ si vous avez l’argent nécessaire à consacrer à une telle soirée.

ROB: L’argent est devenu une question centrale dans les relations amoureuses. C’est un vrai changement par rapport à l’époque où j’étais célibataire. Ça commence dès le premier rendez-vous. Quand vous commencez à sortir avec quelqu’un, il peut vous demander si vous avez des dettes, par exemple. Aujourd’hui, l’argent et les rendez-vous sont devenus étroitement liés. Normalement, nous invitons des experts à s’exprimer sur les questions de finances personnelles. Mais pour cet épisode, nous avons pensé qu’il serait plus utile d’entendre des personnes qui essaient réellement de trouver l’amour. Notre premier invité a fait une pause de rencontres parce que cela commençait à lui coûter trop cher. Tout de suite après la pause.

YOUSSEF: Je m’appelle Youssef, je vis dans le centre-ville de Toronto. Je viens d’avoir 27 ans.

ROMA: Youssef est ingénieur. Cela fait six ans qu’il a des rendez-vous deux fois par mois environ.

YOUSSEF : Il y a eu un mois où j’ai peut-être eu cinq rendez-vous. Mais c’est le propre de la vie en ville, je suppose. Pour mes rendez-vous, d’habitude, je dirais 80 à 90 % de mes rendez-vous, j’aime commencer par un verre, dans un endroit décontracté. On boit peut-être deux ou trois verres chacun. Parfois avec un petit quelque chose à manger, comme des filets de poulet et des frites. Ça coûte en général à peu près 70 à 80 dollars, avec les pourboires et les taxes. Donc, si j’ai deux rendez-vous par mois, et que je prends un Uber pour l’aller et le retour, cela fait un budget de 200 dollars par mois. Si je vais à un souper, deux fois par mois, il faut compter au moins 200 dollars par rendez-vous. Vous comprenez? Parce qu’il n’y a pas que le souper, il y a aussi les boissons, les taxis, les pourboires, les taxes… et l’inflation. Donc, il faut compter en tout 400 ou 500 dollars par mois. Pour un rendez-vous, surtout pour un premier rendez-vous avec quelqu’un que vous n’avez encore jamais rencontré, je dirais que c’est un très gros investissement, parce qu’un souper dure plus longtemps. En vieillissant, il devient en plus difficile de suivre le rythme.

ROMA: Pour Youssef, les rendez-vous sont un gros investissement. Et pas seulement parce qu’il paie la facture à presque tous ses premiers rendez-vous.

YOUSSEF: Bien sûr, ce n’est pas seulement un investissement financier. C’est un investissement en temps. C’est un investissement en énergie. Surtout si vous essayez de trouver la bonne personne, surtout si vous êtes sérieux dans votre recherche, ce qui est loin d’être le cas de tout le monde. Pour trouver la bonne personne, il faut y mettre de l’énergie. Donc, puisque vous allez y consacrer du temps, envoyez des messages à cette personne pour établir une connexion. La plupart des gens avec qui je parle utilisent des applications de rencontre, alors il faut mettre de l’énergie pour éliminer les indésirables, et trouver la personne que j’aimerais connaître un peu mieux. Envoyer des textos, tisser ce lien avant de proposer un rendez-vous, pour être sûr. Et puis faire une réservation, trouver un moment qui convienne à tous les deux. La plupart du temps, pour moi, c’est le jeudi. J’appelle ça la coordination de projet. Je ne veux pas être trop sérieux non plus. Mais c’est comme cela que ça se passe en général. Mois après mois. C’est un investissement en temps et en énergie, et il faut évidemment avoir le budget.

ROMA: Les rencontres lui prenaient tellement de temps et représentaient un budget si important que Youssef a décidé de faire une pause pour se concentrer sur d’autres choses.

YOUSSEF: Maintenant, je fais une vraie pause. Parce que j’ai l’impression que ça a pris une grande partie de mon temps. La vie en ville va vite. Il y a beaucoup de possibilités. Alors j’ai besoin d’une pause, pour me concentrer un peu sur ma carrière. Il y a beaucoup de choses qui bougent dans ma vie, pas seulement mon emploi, mais aussi deux autres entreprises avec lesquelles j’essaie de jongler. J’ai constaté que les sorties et les rendez-vous accaparaient beaucoup de mon énergie. Alors, c’est le moment de faire une vraie pause. C’est l’augmentation de 400 dollars de mon loyer qui a été un vrai déclencheur. Je vis dans un immeuble à loyers non contrôlés. Alors quand j’ai reçu cette augmentation de loyer de 400 dollars, ça a été un vrai choc. Énorme. Ça m’a vraiment fait prendre du recul. C’était il y a six mois environ, et ça m’a fait prendre du recul et vraiment réfléchir à la situation, parce que les coûts augmentaient très vite. Donc, ce sont 400 $ de revenu disponible qui ont disparu. Je ne peux plus aller à des rendez-vous qui me coûtent 200 dollars. Ce genre de sortie n’est pas pour tout le monde. On a tendance à toujours croire que c’est mieux chez le voisin.

ROMA: Aujourd’hui, plus des deux tiers des célibataires canadiens préfèrent un rendez-vous à l’extérieur, d’après un sondage récent de l’application de rencontres en ligne Bumble. Mais Youssef n’a pas envisagé de modifier son plan de match pour les rencontres et de le remplacer par quelque chose de moins cher, une marche par exemple. Pas même après avoir dépensé 300 dollars pour un repas, alors que la personne avec qui il avait rendez-vous, réellement affamée, avait commandé quatre plats principaux et une entrée.

YOUSSEF: En effet. Surtout si vous voulez vraiment apprendre à connaître une personne et que vous voulez pouvoir vous concentrer, surtout si vous avez peu de temps. Vous voulez vraiment apprendre à connaître cette personne. Comme vous le faisiez avant. Mais si vous êtes vraiment là, sérieusement, en train de rencontrer quelqu’un, et pas de faire n’importe quoi, alors je pense qu’il faut s’asseoir et se parler, apprendre à se connaître, et il vaut mieux pour cela s’asseoir l’un en face de l’autre. C’est ce que je pense. J’ai l’impression que dans un parc, quand vous marchez ensemble, vous ne regardez pas vraiment l’autre, vous ne tissez pas vraiment de lien. Le contact visuel est important. Regarder l’âme de la personne lors du premier rendez-vous. Je ne pense pas qu’on puisse y parvenir en se contentant d’aller au parc pour marcher ensemble.

ROMA: L’augmentation du coût de la vie a poussé Youssef à cesser ses rencontres, du moins pour le moment. Notre prochaine invitée va encore à des rendez-vous, mais son histoire sur la personne qui a payé l’addition pour une poutine pourrait donner envie à n’importe quel célibataire de ne plus faire de rencontres. Nous y venons après la pause.

PAULA:Je m’appelle Paula. J’ai 44 ans. Je vis à Pilot Butte, en Saskatchewan.

ROB: Paula est mère au foyer. Et elle est humoriste. Son histoire est vraiment canadienne.

PAULA: Quand j’ai utilisé une application de rencontre pour la première fois, je ne savais pas à quoi m’attendre. Je me suis inscrite, j’ai trouvé un gars avec qui j’ai eu mon premier rendez-vous, au pub du coin. J’ai commandé à manger parce qu’il m’avait fallu beaucoup de temps pour me préparer et j’avais sauté le dîner. J’étais très nerveuse. Le rendez-vous s’est bien passé. Mais après, il m’a envoyé un message pour me demander un deuxième rendez-vous. Je lui ai répondu : « J’ai vraiment aimé la soirée avec toi, mais je n’ai pas vraiment senti d’étincelle, donc je ne pense pas qu’il y aura un deuxième rendez-vous. » Il m’a répondu : « Aucun problème. Voici mon numéro de portable au cas où tu changerais d’avis et où tu voudrais sortir de nouveau avec moi un jour. Et aussi, ça te dérangerait de me faire un virement pour me rembourser le prix de la poutine que je t’ai payée? » C’était une poutine dans un pub. Donc, elle avait coûté 13 dollars. Ce n’est pas rien, mais je n’avais pas l’impression de devoir le rembourser. Le fait est que j’ai évidemment commandé la poutine avec l’intention de la payer moi-même. Mais il a absolument insisté quand l’addition est arrivée. Il n’a pas voulu me laisser payer. C’est pourquoi j’ai été complètement interloquée qu’il me demande de le rembourser après coup : pourquoi avoir proposé de payer s’il ne pouvait pas se permettre de le faire? Peut-être y avait-il une autre raison? Il faisait semblant d’être un gars bien? Sans doute…

ROB: Alors, elle lui a envoyé l’argent?

PAULA: Quoi? C’est une plaisanterie? Non, je lui ai fait un cours sur les bonnes manières et sur le fait qu’il ne devrait jamais s’attendre à quoi que ce soit en retour. On ne doit jamais donner en s’attendant à recevoir en retour. Ce n’est pas une transaction. Ce n’est pas comme ça que les rencontres doivent se passer.

ROB: Le moment de l’addition a toujours été délicat, lors des rendez-vous. Et il peut l’être encore plus en période de crise économique, alors que les célibataires doivent faire face à des coûts de logement et d’alimentation plus élevés s’ils vivent seuls. Paula dit qu’elle parle toujours d’argent avant un rendez-vous.

PAULA: En général, je dis que si quelqu’un me propose un endroit et qu’il est trop cher pour moi, je lui dis tout de suite que c’est impossible pour moi. Donc, soit il doit payer, soit je ne peux pas y aller. C’est comme ça, c’est tout. Je n’ai pas besoin que les gens paient pour moi, mais il faut être très franc. Avec mon partenaire actuel, nous sommes tous deux aussi pauvres l’un que l’autre. C’est donc très pratique, car nous faisons des choses qui sont, soit bon marché, soit gratuites. Voilà. C’est très pratique. Aussi, il faut dire que le prix de l’essence est vraiment très élevé. Or, beaucoup d’applications de rencontre proposent un rayon de recherche plutôt large. Par exemple, je crois que Tinder cherche par défaut dans un rayon de 500 kilomètres. Je règle toujours automatiquement à dix kilomètres. Juste pour ne pas avoir à aller si loin. Je ne peux pas me le permettre. Cette histoire remonte à environ un an, j’ai fait ça. Et j’ai compris.

ROB: D’après Paula, qui rencontre des hommes et des femmes, il est plus difficile de partager l’addition avec les hommes. Surtout s’ils se sentent obligés de suivre la règle traditionnelle selon laquelle c’est l’homme qui doit payer.

PAULA: J’ai découvert une chose, lorsque je sors avec des femmes. L’addition est toujours partagée en deux. Et il n’y a jamais de discussion à ce sujet. C’est comme ça, c’est tout. Et c’est très bien. J’ai remarqué une autre chose, les femmes sont vraiment formidables, beaucoup se présentent au premier rendez-vous avec un cadeau pour vous, par exemple un animal en peluche ou un bijou, ou quelque chose qu’elles ont fait, quelque chose à manger fait maison. Et même si le rendez-vous ne se passe pas bien, et que je ne veux pas aller plus loin... Elles ne me demandent jamais de leur rendre le cadeau. Non, je peux le garder, il est à moi. Pas de soucis. Je veux que tu le gardes. Vraiment très gentilles. Heureusement, j’ai l’impression que les hommes commencent à comprendre que ce n’est pas parce qu’ils achètent quelque chose à une femme, qu’ils sont assurés d’obtenir quelque chose. Parce que cela ne devrait vraiment pas être le cas. C’est le cas des membres de la génération Z. Et ils ont compris, comme les milléniaux d’ailleurs. Je le sais, parce que je sors avec un membre de la génération du millénaire. Ce sont les plus âgés qui ont du mal à comprendre comment aborder les rencontres d’une manière appropriée. Je pense que c’est un truc des vieilles générations, l’argent tabou alors qu’il ne devrait pas l’être. Mais les choses changent. C’est plutôt quelque chose de pratique. Tout le monde est pauvre, l’économie est exsangue. On ne peut qu’apprécier que la personne avec qui on a rendez-vous demande : « Tu veux aller voir ce film? » Il faut être franc et dire : « J’ai les moyens d’aller voir ce film. Mais est-ce que je dois cacher ma collation quand je vais entrer dans la salle? Parce qu’en fait, je n’ai pas les moyens de m’acheter à manger au cinéma. Donc si tu paies les collations, c’est super. Sinon, je les entre en douce. Oui, il faut vraiment être franc.

ROB: L’expérience de Paula avec les attitudes des différentes générations en matière de rendez-vous et de rencontres concorde avec les recherches sur le sujet. Hinge, une application de rencontres en ligne, a découvert dans une enquête menée au printemps que 41 % des personnes qui ont des rendez-vous et font des rencontres sont plus préoccupées par le coût des rencontres aujourd’hui qu’il y a un an. Les membres de la génération Z sont plus susceptibles de ressentir une pression au sujet du coût. En outre, ils sont plus susceptibles de choisir des premiers rendez-vous sans alcool, étant donné que le prix de l’alcool a vraiment atteint des sommets.

PAULA: Beaucoup de gens, lors du premier rendez-vous, surtout les hommes d’ailleurs, vous proposent de venir chez eux, parce qu’un repas préparé à la maison revient moins cher. Hors de question que j’accepte, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité, évidemment. Si c’est quelqu’un que vous ne connaissez pas, il ne faut pas le faire. Ils peuvent vous proposer autre chose, quelque chose de gratuit, aller se promener par exemple. Plus personne ne vous propose d’aller dans un restaurant cinq étoiles et au cinéma. C’est une chose du passé. En tout cas, cela ne se fait plus lors du premier rendez-vous. Tant que vous êtes encore en train de faire connaissance, on dirait qu’ils ne veulent pas trop investir. Surtout que la plupart des femmes refusent que cela ait l’air d’une transaction. Cela ne me pose aucun problème. Maintenant, on rencontre surtout des inconnus. C’est devenu la norme. Avant, on ne rencontrait les gens que par d’autres gens. C’était comme ça. Mais quand vous rencontrez des inconnus, il n’y a rien de mal à prendre un café et à aller faire une promenade en toute décontraction. C’est un moyen d’apprendre à se connaître, et il ne faut pas s’attendre à ce que l’autre vous consacre un gros paquet d’argent à votre premier rendez-vous. Mais enfin bon, disons que je ne m’attendais pas à ce qu’on me demande un remboursement!

ROB: Notre prochain invité est l’exemple même du spécialiste des rendez-vous de la génération Z. C’est un grand adepte du premier rendez-vous à faible enjeu et à petit budget, qui permet de vérifier si l’étincelle peut être là.

JUSTIN: Bonjour, je m’appelle Justin. J’ai 22 ans et je vis à Toronto, en Ontario.

ROMA: Justin est étudiant, et il travaille à temps partiel. Et quel est son statut relationnel?

JUSTIN: Je dirais que je suis libre comme l’air. Je me classerais dans la catégorie des célibataires. Jusqu’au bout des ongles. J’essaie juste de trouver quelque chose comme, vous savez, une vraie connexion. Genre.

ROMA: Justin a environ deux rendez-vous par mois. Ces derniers temps, il a eu cinq premiers rendez-vous. Chaque fois, il a organisé le rendez-vous au même endroit.

JUSTIN: Ce que j’aime faire, c’est rencontrer quelqu’un sur une application de rencontre, et ensuite on se parle pendant une semaine ou deux. Voir comment on s’entend. Parfois, on se parle une fois ou deux au téléphone. J’aime aller au Musée des Beaux-arts de l’Ontario, c’est gratuit pour les moins de 25 ans, ce qui est mon cas. J’aime beaucoup ce musée. On peut y admirer un tas d’œuvres d’art, de sculptures. De l’art numérique, de la photographie, tout ça. C’est un endroit où l’on peut aller admirer des œuvres d’art, découvrir des artistes et en apprendre beaucoup sur l’histoire et sur l’art. En général, nous nous rencontrons là, nous nous promenons dans les salles, nous discutons des œuvres que nous voyons. Qu’est-ce que tu aimes, qu’est-ce que tu aimes faire? En gros, on apprend à se connaître. À mon avis, c’est vraiment bien de se rencontrer comme ça, surtout à Toronto, parce que si vous essayez vraiment de trouver une connexion réelle et quelqu’un avec qui vous pourriez vous entendre, cela permet de le faire sans perdre du temps et sans dépenser de l’argent que vous n’avez pas, la vie dans cette ville est déjà assez chère. Cela me permet de rencontrer quelqu’un, gratuitement, on se parle beaucoup, on apprend à se connaître, on apprend de nouvelles choses et on s’instruit. C’est vraiment bien de faire ça comme premier rendez-vous, ça permet d’économiser beaucoup d’argent et de temps, et on peut facilement éliminer les indésirables du bassin de rencontres potentielles.

ROMA: Justin a fait une vidéo TikTok sur sa stratégie de rendez-vous gratuits au musée. Il a recueilli 16 000 mentions « j’aime », et a même obtenu un rendez-vous. Mais tout le monde n’était pas d’accord avec son plan.

JUSTIN: La réponse a été, je dirais, moitié-moitié. Beaucoup de gens m’ont traité de radin, m’ont dit que ça ne marche pas puisque je continue à chercher, ce qui, je l’avoue, n’est pas totalement faux. Mais aussi, j’ai vu quelques filles commenter et dire que ma façon de procéder a du sens. Vous vivez dans une ville où tout coûte cher, et vous voulez quand même rencontrer quelqu’un? Bien sûr, vous voulez aussi tenter de vous amuser. Donc, en quelque sorte, c’est une idée qui n’est pas si mauvaise. Pensez-y bien. Vous n’avez pas vraiment envie d’un souper qui dure deux heures, de manger et d’être coincé tout ce temps avec quelqu’un avec qui vous ne vous entendez pas trop bien. Dans un tel cas, il est un peu difficile de vous échapper. Certains commentaires me conseillaient de ne pas cacher le fait que je n’ai pas d’argent. Vous savez, en fin de compte, ce n’est pas que je n’ai pas d’argent. Je ne suis pas fauché, j’ai un bon travail en fait. Et je suis étudiant à l’université. Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de mal à vouloir économiser de l’argent, tout en trouvant une relation qui marche vraiment. Surtout quand on vit à Toronto... C’est vraiment une ville très chère. Tout le monde le sait. C’est un fait pour la majorité des gens qui vivent ici. Oui. Je ne pense pas vraiment que cela devrait m’empêcher de sortir ou d’essayer de trouver quelqu’un. Juste à cause de ma situation financière. Il y a des moyens de contourner ça, de trouver quelqu’un, et peut-être de grandir ensemble. Ou de trouver quelqu’un avec qui je m’entends, à un niveau ou à un autre.

ROMA: Justin n’est pas le seul à essayer de réduire le coût des rendez-vous et des rencontres. Selon une enquête réalisée en août dernier par Dating.com, 67 % des célibataires ont réduit les dépenses liées au premier rendez-vous à cause de l’inflation. Quatre célibataires sur cinq cherchent à dépenser moins de 50 dollars pour leurs premiers rendez-vous. Même au musée, Justin sait qu’il finira peut-être par payer quelque chose.

JUSTIN: Je ne dirais pas que le premier rendez-vous est totalement gratuit. Je ne peux pas avoir de budget précis. Je ne veux pas sortir en disant, par exemple, « je ne veux pas dépenser plus de 20 dollars. Ou même 50.... » Par exemple, une fois, après être allés au Musée des Beaux-arts de l’Ontario, je ressentais cette vibration, cette connexion, et il y avait un pub invitant juste en face. Nous y sommes allés. Je pense que ça a coûté une cinquantaine de dollars. Une autre fois, aussi, nous sommes allés dans un petit endroit qui faisait des dumplings, des raviolis asiatiques. Une douzaine de dollars environ. Pour moi, ça n’a pas vraiment d’importance. Je crois que ça dépend de la façon dont la connexion se fait. J’ai l’impression que plus je suis content, plus les choses se passent bien... Et plus je serai prêt à dépenser de l’argent. Ce sera le contraire si je passe un mauvais moment. Vous savez, je ne pense pas que les gens aiment dépenser trop. Je le répète, je ne sortirais pas avec quelqu’un si je n’avais pas d’argent. Donc dans un sens, tout ce que je veux, c’est être prudent. Sortir avec quelqu’un, en fin de compte, c’est vraiment un investissement. Parce qu’on investit dans cette personne, on investit son temps, son attention, son amour, son engagement, sa loyauté. Ça fait beaucoup. C’est un gros investissement à mes yeux.

ROMA: Ces premiers rendez-vous dans un musée n’ont pas permis à Justin de trouver son âme sœur. Mais si l’on en croit l’un de ses commentaires sur TikTok, il espère toujours que cela arrivera.

JUSTIN: Le commentaire le plus important venait d’une femme, qui disait que son mari et elle étaient allés au musée pour leur premier rendez-vous, ils avaient moins de 25 ans. Quand j’ai lu ça, j’ai trouvé que c’était un commentaire vraiment important. Il faut dire que j’ai eu beaucoup de « j’aime », aussi. Ça m’a vraiment surpris. Ça m’a frappé parce que je suppose que cette femme est un peu plus âgée que moi. Et ça m’a permis de me sentir un peu plus à l’aise. Parce que c’est un peu une preuve que ça peut marcher. Vous voyez ce que je veux dire? Ça m’a fait me sentir vraiment bien. Un sentiment vraiment agréable.

ROB: Je dois dire qu’écouter ces histoires me rend très heureux de ne pas être célibataire. Roma, quelles sont vos conclusions ?

ROMA:

1. Il n’y a aucune raison qu’un rendez-vous soit obligatoirement un dîner ou un verre. Aller marcher ensemble ou prendre un café est un moyen économique et rapide de voir si la fameuse étincelle romantique est présente.

2. Si vous allez à un rendez-vous qui risque d’être coûteux, proposez de partager les frais. Pour éviter les malentendus gênants, discutez au préalable de ce que vous voulez faire et de la façon de partager la facture.

3. Ayez une idée claire de la somme que vous êtes prêt à dépenser chaque mois pour trouver l’amour. Oui, cela signifie que vous devez avoir un budget pour les rencontres. Car rien n’est moins romantique que d’être à court d’argent.

ROB:

Merci d’avoir écouté Test de résistance. Cette émission a été produite par Kyle Fulton, Emily Jackson et Zahra Khozema. Notre productrice exécutive est Kiran Rana. Merci à Youssef, Paula et Justin d’avoir raconté leurs histoires.

ROMA:

Vous pouvez trouver Test de résistance (Stress Test en anglais) partout où vous écoutez des balados. Si vous avez aimé cet épisode, donnez-nous cinq étoiles sur Apple Poscasts et faites-le connaître à vos amis.

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