
You had your best-laid plans and then COVID-19 came along and hammered the entire economy. But you’ve got this – if you have the right information. Join Rob Carrick and Roma Luciw on Stress Test, a podcast guiding you through one of the biggest challenges your finances will ever face.
ROB : Le cours des actions augmente et vous vous sentez comme un as de la sélection des titres. Mais soudain, il retombe. Et vous paniquez.
ROMA : Si la simple idée que vos placements aient des hauts et des bas vous angoisse, sachez que vous n’êtes pas seul. Il est déjà difficile de mettre de l’argent de côté pour investir, alors il est d’autant plus pénible de le voir partir en fumée.
ROB : Bienvenue à Test de résistance, une baladodiffusion sur les finances personnelles pour les milléniaux et les membres de la génération Z. Je m’appelle Rob Carrick, je suis chroniqueur financier au Globe and Mail.
ROMA : Et je suis Roma Luciw, rédactrice en chef de la section des finances personnelles du Globe and Mail. Aujourd’hui, nous parlons des hauts et des bas de l’investissement en bourse. Si vous êtes l’un des nombreux nouveaux investisseurs qui se sont lancés sur le marché pendant la pandémie, vous venez de vivre votre première période de turbulences. Vous pourriez passer par toute la gamme des émotions : nervosité, anxiété, incertitude. Rob, vous êtes-vous déjà trouvé sous l’emprise de la volatilité des marchés boursiers?
ROB : Oui. Vous savez, je me souviens de l’époque où les valeurs technologiques ont commencé à faire parler d’elles. J’avais acheté un peu n’importe quoi. Je ne voulais pas passer à côté. Je voulais faire partie de la vague. J’ai gagné un peu au début, mais c’est toujours comme ça. On réussit toujours au début. Ensuite, les marchés boursiers m’ont fait perdre beaucoup d’argent, et j’ai appris qu’il fallait savoir attendre quand les choses deviennent complètement folles. Je ressens toujours la pression de vendre lorsque les actions chutent. Et j’ai l’impression de manquer quelque chose quand elles augmentent. C’est la nature humaine. Je ne crois pas ceux qui prétendent que la rumeur ne les touche pas. À quelle fréquence vérifiez-vous l’évolution de vos placements?
ROMA : Pas trop souvent. En tout cas pas tous les jours, ni toutes les semaines. Je suis assez occupée. J’ai un travail, une famille, une vie. Et en fait, je n’ai pas le cran de vérifier chaque jour. J’ai jeté un coup d’œil il y a quelques semaines et, comme la plupart des gens, j’ai vu que mes investissements ont subi un coup dur en 2022, et pas un petit, mais ils ont rebondi depuis le début de l’année. En vérité, je suis encore jeune et je n’ai pas besoin de cet argent de sitôt. Je vais le laisser là et espérer qu’il continuera à fructifier. Mais Rob, je me souviens de la première baisse des marchés que j’ai vécue, de ce que j’ai ressenti. Il y avait beaucoup d’incertitude à l’époque. C’est un peu ce que nous ressentons en ce moment. Nous avons une inflation galopante, des taux d’intérêt élevés et une possible récession. Avec tous ces points d’interrogation, je peux comprendre qu’il y ait des gens qui sont effrayés. Rob, tout le monde a-t-il besoin d’investir?
ROB : Oui, je pense que chacun doit investir pour atteindre ses objectifs financiers à long terme. Les taux d’intérêt sont assez élevés en ce moment, mais dans le passé ils étaient trop bas pour générer les rendements dont nous avons besoin pour prendre une retraite confortable. Je pense donc que nous devons tous avoir un peu d’argent à la bourse. On ne peut pas tous prendre une retraite confortable, la plupart des gens ne le peuvent pas en tout cas, avec un compte d’épargne qui rapporte 2 % d’intérêt, taux auquel nous reviendrons probablement une fois que les taux d’intérêt auront diminué et que l’inflation aura baissé.
ROMA : Hum. Alors, attachez vos ceintures, préparez-vous et habituez-vous à ces turbulences.
ROB : Vous savez quoi? En commençant à investir en bourse quand on est jeune, on s’engage dans une vie de stress constant, avec certains moments d’exaltation. C’est ça, l’investissement boursier. Mais vous pouvez être sûr que, si vous investissez dix, vingt, trente ou quarante ans sur le marché boursier, vous obtiendrez en moyenne un rendement intéressant, supérieur à celui des placements prudents et sans risque.
ROMA : En effet. Après la pause, nous allons nous entretenir avec un jeune homme membre de la génération du millénaire qui a commencé à investir pendant la pandémie.
TEJAS : Mon prénom est Tejas. J’ai 38 ans et je vis à Mississauga.
ROMA : Tejas a commencé à investir au début des confinements de la pandémie, au printemps 2020.
TEJAS : Un de mes amis me l’avait recommandé. Je n’y avais jamais vraiment prêté attention. Mais avec toute l’agitation boursière au début de la pandémie, je me suis dit qu’il fallait y jeter un coup d’œil. Je suis donc un investisseur depuis peu.
ROMA : Il a utilisé une application d’investissement populaire et a investi dans des FNB et des actions qu’il a sélectionnées lui-même. C’est à ce moment que le marché a entamé ses trois années de montagnes russes.
TEJAS : Oh, je dois dire qu’en tant que nouvel investisseur, je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de hauts et de bas. J’ai suivi la folie de GameStop, une période assez folle. Mais bon. Mais sinon, c’est un peu comme si je n’étais pas préparé aux hauts et aux bas qui se sont produits. Vous savez, par exemple, certaines actions étaient au quart de la valeur qu’elles avaient atteinte à leur apogée. Le fait de devoir passer par de telles montagnes russes a été une expérience très enrichissante. Il m’a fallu un certain temps, environ un an, pour comprendre comment ne pas réagir de manière émotionnelle et agir avec régularité.
ROMA : Il faut sortir les émotions de l’équation. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais Tejas y travaille après l’avoir appris à ses dépens.
TEJAS : J’ai perdu les gains énormes que j’avais faits sur certains titres. Ils perdaient de la valeur, alors je m’en suis débarrassé. Le lendemain, un communiqué de presse a été publié et l’action a gagné près de 1 000 %. J’ai été fâché contre moi pendant une semaine. Donc, si des actions baissent, ne réagissez pas immédiatement. Prenez une minute, prenez de la distance, revenez-y un jour ou deux plus tard et prenez des mesures si la situation se dégrade. Je me suis fixé des repères mentaux à partir desquels je dois prendre une décision. C’est comme ça que j’aime procéder. J’ai mes propres repères. Une fois que l’action passe un repère que j’ai fixé, j’agis. Autrement, je ne panique pas immédiatement. J’ai vu tellement de hauts et de bas qui n’étaient pas justifiés.
ROMA : Même si ça n’a pas toujours été facile, Tejas a l’intention de continuer à investir.
TEJAS : Au départ, j’étais curieux, mais aujourd’hui, je cherche à me constituer un patrimoine. Jusqu’à présent, j’essaie d’investir environ 5 000 dollars par an à la bourse. Je suis plutôt réfractaire au risque. J’ai donc mon portefeuille qui, je pense, tient également compte de cela, dans une large mesure. Je préférerais donc prendre une action plutôt sûre, avec un rendement régulier et raisonnable plutôt que quelque chose qui présente un risque plus élevé. Vous savez, j’aurais aimé commencer un peu plus tôt, afin d’avoir davantage de connaissances sur lesquelles fonder mes décisions. Mais mieux vaut tard que jamais, évidemment. Je suis donc content de m’y être mis. J’espère continuer à faire plus de recherches, à prendre des décisions plus éclairées et à investir de plus en plus à la bourse.
ROMA : Après la pause, un conseiller en placement indépendant va nous expliquer pourquoi les investisseurs sont nerveux et comment ils peuvent faire face aux fluctuations brutales de la bourse.
ROB : Darryl Brown est conseiller en placement indépendant à Toronto. Voici la conversation que nous avons eue. Darryl, beaucoup de nos auditeurs sont de nouveaux investisseurs qui se sentent peut-être un peu indécis depuis que le marché boursier s’est retourné l’an dernier après une année 2021 vraiment très faste. Qu’est-ce qui provoque ces si fortes fluctuations sur le marché boursier?
DARRYL : Je pense que l’élément clé qui a provoqué les fluctuations boursières, surtout au cours des deux dernières années, ce sont les prévisions concernant les bénéfices des entreprises. C’est un aspect important pour mesurer le prix que les investisseurs sont prêts à payer pour détenir une part d’une entreprise ou d’un panier d’entreprises. Ainsi, quand la pandémie a commencé à refluer, les prévisions concernant les bénéfices des entreprises étaient plutôt bonnes, malgré les problèmes que nous vivions tous. Mais pendant ce temps, ce que les entreprises payaient pour les personnes, la main-d’œuvre, les matériaux, entre autres, tout cela augmentait. Nous l’observons dans notre vie quotidienne. C’est la même chose pour les entreprises. C’est une partie de l’histoire de l’inflation, nous en avons tous entendu parler. Et comme les bénéfices des entreprises tiennent compte non seulement des ventes, mais aussi des coûts en personnel et en matériel pour générer ces ventes, cela signifie que les bénéfices globaux ont en fait fortement baissé sur une courte période, et que les attentes ont baissé de manière significative. Donc, les investisseurs ne sont pas prêts à payer autant pour une seule entreprise ou un panier d’entreprises qu’avant. Cela signifie que, dans l’ensemble, le prix de ces investissements a commencé à baisser, à se stabiliser quelque peu.
ROB : Donc en fait, les investisseurs sont plutôt pessimistes quant aux résultats des entreprises dans lesquelles ils investissent, et ils vendent. Est-ce bien résumé? Que se passe-t-il?
DARRYL : Il y a un certain pessimisme, mais la réduction des prévisions est une partie de l’explication. Ce n’est pas que les investisseurs pensent que les entreprises vont mal se comporter. C’est juste qu’à un moment, ils pensaient que les entreprises allaient faire beaucoup mieux que ce qu’il semble qu’elles sont en mesure de réaliser aujourd’hui à la lumière de l’actualité.
ROB : Par conséquent, si vous investissez dans des actions, de telles fluctuations seront inévitables, n’est-ce pas?
DARRYL : En effet. Les creux de 2021, même s’ils ont été significatifs et que je les qualifie de corrections, mais peut-être pas de krach, demeureront une caractéristique de l’investissement en bourse.
ROB : Cela signifie-t-il mes placements vont me faire souffrir tous les deux ans?
DARRYL : Personne ne peut vraiment prédire les corrections. Les investisseurs, jeunes et moins jeunes, doivent donc s’attendre à ce que ces corrections fassent partie de leur vie, de leur vie d’investisseur à long terme, et devront résister à l’envie d’essayer d’anticiper ces corrections.
ROB : Mais où se situe ce que nous avons vu ces deux dernières années sur l’échelle de l’abominable?
DARRYL : C’est assez abominable dans l’ensemble, en particulier parce que les gens sortent à peine de la réalité d’avoir été enfermés pendant deux ans. Ils doivent faire face à l’augmentation de leurs dépenses courantes, cela leur cause beaucoup d’anxiété. En même temps, ils doivent subir les fluctuations de la valeur de leurs placements. Mais en plus, les changements sur les marchés ont été assez similaires. Ainsi, même si la tendance reste favorable et que je pense qu’il y a des raisons de continuer à détenir des actions, nous avons vu ce type de correction se produire sur le marché, disons en 2009, après les creux de la crise financière. Environ un an après les creux de la crise, nous avons connu une correction très similaire. Du point de vue de l’investisseur, ce n’est donc pas inhabituel, mais s’y ajoute maintenant le stress de la vie quotidienne.
ROB : Donc, j’ai gagné beaucoup d’argent en 2021, et j’en ai perdu beaucoup en 2022. Que dites-vous à quelqu’un qui essaie de comprendre si cela vaut la peine d’investir dans des actions à long terme? Que répondez-vous?
DARRYL : La première chose à faire est de déterminer votre objectif pour le montant dont vous disposez. Si vous avez un objectif précis et à court terme, comme une mise de fonds pour acheter une maison, ou l’argent dont vous avez besoin pour acheter une voiture parce que la vôtre tombe trop souvent en panne, vous ne devriez pas investir en bourse. Cet argent doit être mis de côté avec un instrument très sûr comme un fonds d’investissement ou un compte d’épargne à taux élevé. Mais si vous souhaitez mettre de l’argent de côté en vue d’un objectif à long terme, comme la retraite, peut-être plusieurs dizaines d’années, vous devez vous attendre à ce que ce type de correction se produise en bourse, et vous devez donc avoir mis de côté un fonds d’urgence. Les fonds d’urgence représentant trois à six mois de dépenses courantes, certaines de ces corrections peuvent en fait constituer un moment opportun pour augmenter votre portefeuille. Avec le recul, des investisseurs ont déjà tiré avantage d’une telle situation. Vous pouvez investir dans ces périodes de turbulences, de stress, à condition d’avoir un horizon à long terme. Cela peut être une stratégie rentable.
ROB : Vous êtes donc en train de me dire que c’est lorsque tout semble aller mal que je devrais investir, et non retirer mon argent?
DARRYL : Comme le dit l’adage, soyez gourmand quand les autres ont peur et soyez craintif lorsque les autres sont gourmands. C’est une expression assez connue dans le domaine de l’investissement. Je crois que les jeunes investisseurs peuvent l’intégrer dans leur processus de décision.
ROB : Mais il ne faut pas oublier une chose : quand on investit et que les choses vont mal et empirent, on se sent mal, on se dit qu’on a fait exactement ce qu’il ne fallait pas faire. Comment accompagnez-vous les gens dans toutes les remises en question qu’ils vont devoir vivre lorsqu’ils suivent la meilleure méthode d’investissement, qui consiste à acheter lorsque les cours sont bas?
DARRYL : La première chose à faire pour tout investisseur, surtout jeune, est de se débarrasser de toutes les applications d’investissement et de bourse, de tout ce qu’il y a sur son téléphone. Il se peut que vous ne choisissiez pas le niveau le plus bas du marché aujourd’hui, la semaine prochaine, le mois prochain ou l’année prochaine. Mais les investissements doivent être réalisés en pensant qu’il s’agit d’un geste à long terme, qu’il peut s’écouler cinq, six ou sept ans avant que les investissements ne produisent des résultats positifs. Et ce n’est pas grave à condition que vous ne retiriez pas votre argent pendant une décennie ou plus; il est très peu probable que vous réussissiez à choisir le point le plus bas du marché. Dans l’intervalle, préparez-vous à ouvrir votre portefeuille, et peut-être à subir des rendements négatifs. C’est une expérience d’investissement tout à fait normale. On ne parle pas de transactions boursières, ni même de transactions boursières à haute fréquence, mais d’un aspect normal d’une expérience d’investissement à long terme.
ROB : C’est bien que vous ayez parlé des applications de bourse, car lorsque le marché a atteint des sommets, il y avait cette idée que l’investissement était presque un sport ou un jeu et qu’il suffisait de se connecter à son compte, d’acheter quelques actions, de les voir monter, de les vendre et d’en acheter d’autres. Tout le monde s’en est donné à cœur joie. Or, j’ai appris que ce n’était pas du tout la bonne façon de procéder. Des transactions boursières fréquentes, à fort engagement, avec lesquelles nos investissements prennent beaucoup de place dans notre vie.
DARRYL : C’est la recette de la catastrophe. Supprimez ces applications boursières. Je n’ai pas d’autres conseils moins évidents.
ROB : Pourquoi? En fait, je les apprécie à certains égards, car elles permettent aux jeunes investisseurs d’acheter et de vendre des actions sans commission. C’est intéressant. Au lieu de payer, disons, cinq ou dix dollars par transaction. Quel est votre argument pour vous en débarrasser? Pourquoi ne devrais-je pas m’occuper de mon compte en permanence?
DARRYL : Parce que vous ajoutez vos émotions minute par minute, ainsi que les émotions de ceux qui vous entourent, de vos amis et des membres de votre famille. Ce n’est pas que je sois opposé aux applications boursières en soi, mais le fait qu’elles soient si facilement à portée de main, juste à côté de votre Instagram ou de votre Twitter, ça n’a aucun sens. C’est la recette d’une expérience d’investissement difficile. Je pense que les investisseurs devraient s’efforcer de comprendre leur propre point de vue, leurs propres objectifs financiers et leur propre état émotionnel, loin de leur téléphone, afin de pouvoir prendre des décisions plus rationnelles et moins chargées en émotion lorsqu’il s’agit d’investir plus ou moins d’argent sur les marchés.
ROB : Darryl, en ce moment, on peut obtenir un assez bon rendement avec des investissements sûrs de type « liquides », comme les fonds d’investissement ou les fonds négociés en bourse, ou avec des comptes d’épargne à taux d’intérêt élevé, jusqu’à 4 à 5 % actuellement. Et si je plaçais tout mon argent là-dedans?
DARRYL : Cela peut être intéressant pour certains. Surtout pour ceux dont l’objectif d’épargne est à court terme, je pense que c’est une solution fantastique. Mais si vous êtes un jeune investisseur qui a plusieurs décennies devant lui pour épargner pour sa retraite, je pense que si vous investissez dans un instrument sûr au rendement garanti et prévisible, par exemple entre 3 et 5 %, cela signifie que vous ne bénéficiez pas d’un taux de rendement historiquement plus élevé que celui du marché boursier. Et il y a un risque qui y est associé sur plusieurs décennies. Il y a le risque que l’inflation reste élevée et que les rendements que vous recevez, bien qu’ils soient prévisibles et garantis pour ces types de placements, ne suivent pas votre pouvoir d’achat. Il faut donc faire certains compromis. Il y a la sécurité, mais les rendements sont modestes. Cela peut être intéressant pour certains. Mais si vous avez un horizon temporel à très long terme, comme les jeunes investisseurs en général, le marché boursier est plus adapté.
ROB : Pensez-vous que tous les jeunes investisseurs doivent placer la majeure partie de leur argent sur le marché boursier pour pouvoir atteindre leurs objectifs financiers à long terme?
DARRYL : Je pense qu’ils doivent placer une partie importante de leur argent à la bourse pour atteindre leurs objectifs financiers à long terme. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils doivent investir chaque centime qu’ils possèdent, mais il existe un concept d’investissement appelé « répartition de l’actif », qui désigne le pourcentage des investissements en actions par rapport aux obligations. Vous entendrez peut-être parler de 60 % d’actions et 40 % d’obligations dans votre portefeuille, ou de 80 % d’actions et 20 % d’obligations. Je pense qu’une répartition de l’actif assez affirmée, de l’ordre de 80 % d’actions et 20 % d’obligations, est judicieuse pour les jeunes investisseurs qui cherchent à atteindre des objectifs financiers à long terme.
ROB : Je pense que les gens ont retenu les leçons du placement lorsque le marché était au plus haut, à savoir qu’il est assez facile de faire de l’investissement et que choisir des actions individuelles qui semblent intéressantes et des secteurs prometteurs est un excellent moyen de gagner de l’argent. Et cela a vraiment fonctionné. En 2021, il y a eu un repli, mais je sais que la prochaine fois que le marché redeviendra chaud, tous ces investissements de niche reviendront. Que conseillez-vous aux gens? Devriez-vous essayer de choisir les actions gagnantes dans les secteurs gagnants, ou préférez-vous les fonds indiciels, les fonds d’investissement indiciels bon marché ou les fonds négociés en bourse? Quelle est votre préférence?
DARRYL : J’adore les fonds négociés en bourse et, en particulier, ce que l’on appelle les fonds négociés en bourse à répartition de l’actif. C’est un moyen peu coûteux de détenir un large panier d’actions sur le marché. Je peux vous citer un autre adage : c’est le temps passé dans le marché qui compte, et pas le moment que l’on choisit dans le marché. Le meilleur conseil que je puisse donner aux jeunes investisseurs qui débutent est donc de comprendre et d’étudier ces types particuliers de FNB, ainsi que les fonds indiciels peu onéreux, et de ne plus y toucher, en sachant bien qu’ils vont traverser des périodes de volatilité des marchés, et notamment d’euphorie des sommets du marché, puis de crainte de regarder votre portefeuille et constater que vos placements ont baissé de 10 ou 15 %, ou plus. Mais en réalité, le conseil le plus direct que je puisse donner aux investisseurs libres, c’est de ne pas toucher à leurs placements.
ROB : Je suis très heureux que vous ayez parlé des FNB à répartition de l’actif, car j’y crois beaucoup. Je suis sûr qu’il y a des gens qui se demandent comment se lancer dans l’investissement. Je pense que ces FNB sont destinés au long terme; ils constituent peut-être l’une des plus grandes innovations, de toutes les années pendant lesquelles j’ai couvert les investissements ici. Il s’agit en fait d’un portefeuille diversifié d’actions et d’obligations en un seul achat. Il en existe différentes versions pour les investisseurs prudents, modérés ou dynamiques. S’agit-il d’une bonne première étape pour ceux qui pensent qu’ils doivent plonger, mais ne savent pas trop comment s’y prendre?
DARRYL : Tout à fait. Les FNB à répartition de l’actif ont un petit inconvénient : ils sont un peu plus difficiles à acheter auprès de votre institution financière que certains produits plus traditionnels. Cela peut être un défi. Autrement dit, vous devez ouvrir un compte de courtage en ligne pour acheter un FNB en particulier. Et pour certains jeunes investisseurs, c’est une expérience assez intimidante. Mais je pense que l’ouverture d’un compte de courtage en ligne, c’est une chose que vous pouvez faire, après avoir écouté notre balado, en allant à votre banque. Toutes les banques proposent d’ouvrir un compte de courtage en ligne. Vous pouvez ouvrir un CELI de placement direct, un compte REER ou un compte anonyme. Dans tous les cas, l’ouverture est facile. Une fois que vous l’aurez fait, il devient beaucoup plus facile d’acheter ces FNB à répartition de l’actif particuliers. La partie administrative peut être un petit obstacle pour les clients, mais sachez qu’elle existe et que l’avantage est que vous aurez accès à une gamme plus large de solutions de placement peu onéreuses et suffisamment diversifiées.
ROB : Je voudrais juste ajouter que l’option de répartition de l’actif est également appropriée pour les comptes d’épargne libres d’impôt pour l’achat d’une première propriété. Ce compte vient d’être lancé le 1er avril, et je sais qu’au moins un courtier en ligne le propose. Et si vous souhaitez vous constituer une mise de fonds pour acheter une maison dans 15 ans, je pense que les FNB avec répartition de l’actif sont une solution intéressante. Mais Darryl, parlons un peu de l’appétit pour le risque. L’année dernière, il y a des gens qui se sont fait massacrer. Jusqu’à présent, la situation est encore assez incertaine. Les personnes, les investisseurs avec lesquels vous travaillez. Quel est leur appétit pour le risque? Quel est leur sentiment à l’égard du marché boursier en ce moment?
DARRYL : Ils sont ébranlés, mais je ne pense pas qu’ils croient que cette volatilité du marché soit inattendue. Je pense qu’une grande partie des clients avec lesquels je travaille savent qu’ils doivent s’attendre à de telles périodes très difficiles. Mais quand je travaille avec eux, je m’assure que nous comprenons leurs objectifs financiers. Leur appétit pour le risque n’a donc pas changé. Une fois que nous avons isolé cela, il est possible qu’ils n’aient pas besoin de leurs fonds avant 20 ou 25 ans, et pour les fonds qui sont nécessaires à plus court terme pour des objectifs précis tels que le versement d’une mise de fonds pour l’achat d’une maison, ces fonds ne sont jamais investis sur le marché boursier. Ces fonds sont toujours mis de côté dans des instruments moins volatils, comme un compte d’épargne à intérêt élevé.
ROB : Ce qui me frappe dans mes échanges avec les lecteurs, c’est que les gens sont de plus en plus stressés par des événements relativement peu importants qui se passent dans le monde de la finance, par exemple. En mars, il y a eu des faillites de banques américaines et j’ai été un peu surpris par le nombre de personnes qui m’ont envoyé des courriels pour me demander si mes dépôts à des banques canadiennes étaient plus en sécurité. Que se passe-t-il avec mes investissements? Pensez-vous que les gens sont un peu plus sensibles au risque et qu’ils réagissent de manière excessive en cas d’événement négatif sur le marché boursier, par exemple en 2023?
DARRYL : Oui. Je pense que c’est le résultat du paysage médiatique financier, qui a évolué et comporte aujourd’hui un grand nombre des noms et des voix qui existaient depuis un certain temps. Time. Et il y a aussi les médias sociaux qui, vous le savez, sont très enclins à rendre sensationnelles beaucoup des informations qui circulent. Les jeunes investisseurs doivent donc être prudents. Je pense qu’il est utile d’être informé et de chercher à comprendre, mais sachez que ces éléments d’information particuliers n’aboutissent pas et n’aboutiront probablement pas à une réaction concrète pour vos investissements ou votre portefeuille.
ROB : Il y a une chose que j’ai apprise au cours de toutes mes années de couverture des marchés boursiers : le marché se rétablit toujours, quoi qu’il arrive. J’ai déjà vu le marché chuter pour toutes sortes de raisons, et je suis très confiant. Et vous?
DARRYL : J’ai confiance. Je sais qu’au cours des prochaines années, nous allons connaître des périodes de volatilité dues à l’évolution des attentes en matière d’inflation ou à des changements qui toucheront l’économie sous-jacente, les taux d’intérêt et la situation géopolitique mondiale. Ce sont là autant de grands titres et d’événements qui affecteront le cours des actions. Cependant, l’histoire a montré qu’à long terme, le marché boursier génère des rendements positifs, et des rendements supérieurs à ceux que vous obtiendriez avec des investissements sûrs et sécurisés comme des obligations à court terme.
ROB : Darryl, pour conclure, je me demande si vous pourriez donner un petit coup de pouce à un jeune investisseur qui a peut-être connu un certain succès en 2021, puis des revers l’année dernière et en 2023. Il se demande ce qui se passe.
DARRYL : Je dirais à cet investisseur que ce qu’il a vécu, même si ça a été difficile et si c’est une source d’anxiété, est tout à fait normal dans une vie d’investisseur. J’ai fait beaucoup de placements dont le rendement a été négatif, parfois très négatif même, mais j’ai aussi fait des placements que j’ai conservés et qui ont compensé ces pertes. Évidemment, on ne peut pas gagner le gros lot chaque fois. Je pense que vous êtes probablement tentés de dire que c’est ce que vous voulez. Mais il y a peu de chances que ce soit vrai. À vrai dire, en matière de placement, j’en suis venu à la conclusion qu’il est utile d’avoir tort le moins souvent possible. C’est une façon très humble d’aborder les émotions humaines et la prise de décision en matière d’investissement, mais on se trompe moins en choisissant des options d’investissement à faible coût, en gardant ses titres, en supprimant les applications boursières de son téléphone, et en n’écoutant pas les proches bien intentionnés qui peuvent donner des conseils qui ne correspondent pas à ses objectifs. Tout cela vous aidera à vous tromper moins souvent. Dans votre parcours d’investisseur, cela se traduira par une expérience plus fructueuse à long terme.
ROMA : Les conversations d’aujourd’hui nous rappellent que nous devons tous prendre plusieurs profondes respirations avant de prendre nos décisions d’investissement. Rob, quels enseignements tirez-vous de nos conversations?
ROB : Premièrement, vous investissez l’argent dont vous n’aurez pas besoin avant au moins cinq ans, et un délai de plus de dix ans est préférable. Il ne faut pas placer à la bourse l’argent que vous destinez à votre mise de fonds pour acheter une maison. Vous pouvez vous tourner vers des obligations ou des CPG pour atténuer les conséquences d’une baisse du marché boursier. La douleur de perdre de l’argent en cas de baisse des marchés boursiers est pire que le regret de passer à côté de gains importants. Troisièmement. N’essayez pas de prévoir les hausses et les baisses à la bourse, même si tout le monde, à un moment ou à un autre, pense pouvoir le faire. Essayez d’investir régulièrement, par exemple à chaque paie, et ajoutez de l’argent si vous le pouvez.
ROMA : Merci d’avoir écouté cet épisode de Test de résistance. Cette émission a été produite par Kyle Fulton et Emily Jackson. Notre productrice exécutive est Kiran Rana.
ROB : Vous trouverez Test de résistance en anglais (Stress Test) partout où vous écoutez des balados. Si vous avez aimé cet épisode, donnez-nous une note de cinq étoiles et partagez-le avec vos amis.
ROMA : Dans le prochain épisode de Test de résistance... Nous parlons du coût de la vie élevé pour les étudiants. Le problème principal n’est même pas lié aux frais de scolarité. C’est l’augmentation du coût de la vie, surtout dans les grandes villes canadiennes.
ROB : En attendant, retrouvez-nous sur le site du Globe and Mail. Merci à tous de nous avoir écoutés.